Evy avait cherché à garder son calme mais c'en était trop. La douleur irradiait désormais dans une bonne partie de son corps et mettait à mal sa capacité à rester calme. Sans compter la fatigue, le stress et la peine d'avoir perdu un ami. Les propos de son père, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder la coupe.
« Je ne peux pas croire que tu dises et que tu penses une chose pareille ! Je suis d'accord pour protéger le camp, ses habitants, je le fais au quotidien mais abandonner l'un d'entre eux, surtout un enfant, je refuse. Je me fous complètement de ce que tu peux penser à ce sujet. Si c'était à refaire, je le referai. Je refuse d'abandonner qui que ce soit ! Et je ne suis pas la seule. Je n'ai pas été la seule à venir en aide à Ricky. Les autres soldats ont réagi eux aussi. Ils m'ont aidée, ils ont aidé le gamin. N'importe lequel d'entre eux aurait fait ce que j'ai fait. J'ai juste été celle qui l'a vu en premier. »
Elle avait été la première, c'était un fait. Mais tous les soldats l'avaient aidée comme Nathan. Son ami y avait laissé sa vie. Pourtant, Evy était certaine qu'il ne regrettait rien.
« Quand un soldat est en danger, on n'hésite pas à aller l'aider. Selon toi, on devrait l'abandonner ?
– Cela dépend. Mais je dirai que c'est différent. Un soldat est précieux...
– Et un enfant, non ?
– C'est différent. Ecoute quand je te parle bon sang ! Un soldat empêche l'invasion des machines. Un seul enfant, pas encore formé, qui met en danger des hommes d'expérience par un acte irréfléchi...
– Mérite de mourir ?
– De servir d'exemple en tout cas pour éviter que ça ne se reproduise.
– Je refuse d'entendre ça ! Non ! ça c'est hors de question. N'attends pas de moi que j'agisse ainsi. Je ne peux pas. Je... »
Evelyne n'eut pas le temps de poursuivre. Une main imposante venait de la frapper violemment sur la joue. Sans attendre, son autre joue reçut le même traitement. La brune vacilla mais ne tomba pas. Ses joues étaient en feu et douloureuses mais c'était bien plus la surprise qui se lisait dans son regard. Elle était choquée par l'acte de son père. Il l'avait déjà giflée mais c'était au cours d'entraînements, jamais dans un cadre personnel. Mais ce n'était pas personnel, pas vraiment. Ce n'était pas le père qui l'avait giflée mais bien le général. Celui qui veillait sur le camp et qui voyait la rébellion de son soldat comme une menace profonde pour l'ordre qu'il avait établi.
« Ça suffit maintenant ! »
Le regard noir ne quittait pas la jeune femme. La colère y était parfaitement visible mais il y avait plus que cela. Une pointe de peine aussi voir même de regret. Mais l'homme ne s'excuserait pas.
« Ce qui est fait, est fait. Désormais, il faut aller de l'avant et espérer que ce qui s'est passé ce soir ne sonne pas le glas de l'humanité. »
La jeune femme poussa un long soupir. Quoiqu'elle dise, Franck ne changerait pas d'avis. Pire, il lui reprochait, de façon indirecte, une possible fin de l'humanité.
« Étant donné ce qui s'est passé, tu devras quitter le service extérieur d'ici une semaine. Je te laisse le temps de t'organiser. Ensuite, tu seras consignée au camp. Tu t'occuperas de la formation des soldats, de la surveillance et de la maintenance globale. Tu feras également en sorte de te trouver quelqu'un et de faire ce qu'il faut pour repeupler cet endroit.
– C'est tout ? »
Malgré la correction, la colère de la jeune femme n'était pas totalement retombée. Sa posture était revenue à celle de départ mais son regard était assassin. Sans surprise, son père se servait bel et bien de l'attaque pour l'écarter du service actif.
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Extinction [terminé - en réécriture]
Science FictionEn 2163, la quasi totalité de l'humanité a disparu suite à l'affrontement contre les machines. Evelyne, avec quelques survivants, cherche à leur résister au sein la dernière cité existante. Aidée par Josh, son ami, et sous les ordres de son père, le...