Chapitre 9 : Renaissance - Part 3

83 16 70
                                    

L'homme poussa un soupir. Cela fit tiquer la jeune femme. C'était vraiment très humain comme comportement. Les machines auraient-elles pu enrôler des humains ? Pour celle qui avait passé son temps à se battre contre ces horreurs, c'était une idée inconcevable. Ce n'était même pas une trahison, c'était bien pire.

« Vous avez raison. J'ai dit « nous » car je suis une machine. »

Il fallut quelques minutes à Evy pour encaisser l'information. Cet homme. Une machine. Elle peinait à le croire. Il semblait parfaitement humain. Son corps, sa peau, ses yeux expressifs, sa bouche, ses cheveux. Tout semblait humain jusqu'à se respiration, sa façon de parler, ses gestes.

« C'est pas possible. Vous.. Vous...

‒ Cela peut sembler étrange mais malheureusement, je ne suis pas humain. C'est juste une ressemblance. Je possède une chair humaine, des muscles, du sang, de la peau humaine mais mon squelette n'est pas fait d'os mais de métal. Je n'ai pas non plus d'organes comme vous. Mon cœur est une mécanique complexe et une sorte de générateur miniature pour faire simple. Mon cerveau est composé d'une multitude de circuits intégrés et d'espaces de stockage. Pour faire simple, je parais humain en surface mais je suis bel et bien une machine à l'intérieur. »

L'homme semblait désolé de cette situation mais Evy ne s'en rendait pas compte. Tel un animal pris au piège, elle cherchait le meilleur moyen de fuir. Il était hors de question qu'elle reste prisonnière des machines sans rien tenter. Comme sur le champ de bataille, elle comptait vendre chèrement sa peau et quitte à y rester, elle emporterait quelques-uns de ces monstres avec elle.

Avec lenteur, elle se déplaça afin de rejoindre le pan de mur qui servait de porte. Si le chien avait pu entrer, c'était que ça devait se déclencher lorsque quelqu'un se trouvait devant. Elle devrait donc pouvoir passer. Un pas après l'autre, elle ne quittait pas la machine des yeux, prête à se défendre à la moindre alerte.

« Evelyne. Vous pouvez chercher à vous enfuir si vous le souhaitez. Personne ne cherchera à vous arrêter. Bien au contraire même. Cela arrangerait tout le monde si vous partiez mais si vous le faites, tout votre camp sera détruit. Il n'y aura aucun survivant. »

Les mots ne tardèrent pas à faire leur chemin dans l'esprit de la jeune femme. L'ennemi pouvait bien sûr mentir et elle garda cette possibilité dans un coin de sa tête mais elle savait aussi que les machines n'avaient pas été loin de les anéantir.

Son regard passait de la porte au droïde qui paraissait plus humain qu'un humain. Pouvait-elle lui faire confiance ? Quelle idiotie. C'était une machine. Un ennemi. Elle ne pouvait pas lui faire confiance. Cependant, elle ne pouvait pas non plus ignorer ses propos. Tiraillée entre sa volonté de fuir et la menace évoquée par la machine, elle ne savait pas quoi faire.

« Evelyne, je sais que vous souhaiteriez rejoindre les vôtres au plus vite mais si vous le faites, vous les condamnez tous. Laissez-moi une chance de vous expliquer la raison de votre présence ici - Il désigna alors le second fauteuil - Je vous en prie. »

Même si l'ennemi se montrait courtois voire bienveillant, la brune ne lui faisait pas confiance. Elle voulait s'en aller, fuir cet endroit inconnu et rejoindre les siens. Un jappement vint alors attirer son regard. Le chien était venu la rejoindre. Lui aussi semblait vouloir la faire rester.

« Et lui, c'est aussi une machine ?

– Max ? Ah non, non, c'est un vrai chien. Ce n'est pas un robot. »

L'animal regagna immédiatement son capital sympathie auprès de la brune qui lui adressa un léger sourire.

« Comment ça se fait que vous ayez un chien ? Je pensais l'espèce disparue.

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant