Extinction [terminé - en réécriture]

Chapitre 13 : Inhumain - Partie 2

Attention, ce chapitre aborde des points historiques qui peuvent choquer (seconde guerre mondiale et Holocauste). 

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« Je sais que c'est compliqué et que cela prendra du temps mais vous l'avez dit vous même, nous avons un ennemi commun et lui ne fera aucun cadeau à la race humaine. Il va donc me falloir aborder les points noirs de votre histoire car je sais parfaitement que lui le fera afin de démontrer que l'Homme n'a plus sa place sur Terre. »

La jeune femme se contenta d'opiner du chef. Elle n'allait pas repartir sur le débat qu'ils venaient juste de clôturer. Dans son esprit, tout était clair. La guerre, c'était son quotidien y compris dans ce qu'elle avait de plus sombre. Elle ne s'attendait pas à être surprise. C'était même une perte de temps de son point de vue.

« Nous avons déjà abordé les grands points de l'Histoire humaine mais j'ai volontairement laissé de côté les détails pour ne pas encombrer votre esprit. Beaucoup d'événements historiques ont été soit perdus lors de la dernière guerre, soit volontairement occultés par les vôtres. »

La combattante tiqua sur ce dernier point mais n'interrompit pas pour autant son professeur. Elle voulait voir où il allait la conduire. Les questions seraient pour après.

Gabriel s'approcha des différents écrans et commença à activer plusieurs commandes. Evy s'étonnait toujours de ne le voir utiliser aucun bouton ou clavier. Tout semblait obéir aux moindres désirs de ses doigts. La technologie du camp ennemi était impressionnante et profondément dérangeante lorsqu'on venait d'un univers où simplement réussir à avoir de l'électricité était tout un challenge.

« Ce que vous allez voir est issu des sauvegardes réalisées par Mère avant la destruction du monde. Elle a pris soin de conserver tous les éléments numériques existants qu'ils soient dans le domaine public, privé ou secret. »

Des secrets conservés par les anciens gouvernements, quoi de plus normal. Bien que le camp ne soit pas un état en soit, il était évident que le général était loin de tout communiquer à la population civile, histoire d'éviter la panique et la violence. Il fallait préserver la paix aussi bien dans que hors la colonie.

« Au fil des siècles, l'humanité a connu de nombreuses guerres pour des territoires, des richesses, du pouvoir, des religions... »

Le dernier motif fit légèrement sourire la jeune femme. Et Josh qui se demandait pourquoi elle n'était pas croyante. Quand ladite croyance engendrait des conflits, il était difficile d'y adhérer. Elle avait vaguement entendu parler de guerres de religion mais elle avait toujours trouvé cela absurde. Se battre pour une déité intangible, quelle qu'elle soit, lui semblait aberrante.

La religion était, pour la militaire, un simple moyen de se rassurer, de garder l'espoir mais aussi une manière de se dédouaner de ses actions. Si on considérait qu'une entité X ou Y rythmait le monde et attribuait un rôle particulier à chacun, un destin, qu'en était-il de la responsabilité individuelle ? Evy avait toujours préféré assumer ses choix plutôt que de se décharger sur quelqu'un d'autre.

« Les religions servent juste à se rassurer.

– Karl Marx disait que la religion était l'opium du peuple (1) - les lippes de l'androïde s'étaient étirées en un franc sourire - Il pensait comme vous ainsi que Nietzsche (2).

– Qui ? Et c'est quoi de l'opium ?

– Deux penseurs des XIXe et XXe siècles pour faire simple. Je vous montrerai leurs écrits et réflexions plus tard mais je suis certain que ça vous plaira beaucoup. Et l'opium, c'est une drogue. »