Chapitre 14 : Emerveillement - Partie 3

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Ses pieds se mirent à se mouvoir pour atteindre la première puis la seconde marche, entamant une longue descente dans l'antre de Gabriel. Une caverne aux merveilles qui ne possédait aucune fenêtre ou ouverture. Un point qui sauta soudain aux yeux de la brune. En même temps, c'était logique. La porte se trouvait au rez-de-chaussée du bâtiment des machines. La pièce était construite en sous-sol.

Naturellement, elle chercha alors la source de lumière qui abreuvait l'endroit. Relevant la tête, elle faillit manquer une marche et se rattrapa de justesse à la rambarde bien qu'une main agrippa sa taille, l'empêchant à son tour de dégringoler.

« Ça va ? »

La voix inquiète de l'androïde raisonna à son oreille transperçant sa bulle d'émerveillement. Elle hocha la tête.

« Oui, oui. Je n'ai pas fait attention. Ça va. »

La main relâcha sa prise alors que la brune, faisant plus attention, reporta son attention sur le plafond. Un dôme imposant qui diffusait une lumière douce et tamisée qui paraissait même légèrement bleutée. Une opposition complète avec la lumière blanche et agressive des néons du reste de la demeure.

La coupole était d'un seul tenant mais des arabesques en métal la décoraient ici et là. Une véritable œuvre d'art architectural. Bien que la militaire connaisse peu de choses en matière de construction, au camp, tout était très basique, elle était émerveillée par ce ciel de lumière.

« La lumière est plus douce ici. Elle est pensée pour, à la fois, éclairer mais aussi et surtout ne rien abîmer. Les livres sont très fragiles, comme toutes les œuvres venant du passé de votre peuple, ils auraient vite pu s'abîmer. »

Le cyborg n'en dit pas plus sur la technique mais elle avait compris l'essentiel. Tous ces ouvrages étaient en sécurité ici. Gabriel en prenait soin. C'était comme une sorte de musée. Dans le monde d'avant, il y en avait beaucoup. Ils conservaient les vestiges du passé de l'humanité. L'androïde semblait avoir voulu faire pareil.

Prenant son temps et assurant ses pas, Evy mit quelques minutes pour rejoindre le parquet qui habillait le sol. L'ampleur de la pièce lui donnait l'impression d'être minuscule. Elle tourna sur elle-même plusieurs fois, très lentement. Un moyen d'appréhender ce qui l'entourait.

Plusieurs tapis, aux teintes vertes et bleues, habillaient le sol et rendaient l'endroit cosy. Un canapé de velours bleu canard et orné de coussins dorés trônait dans un coin. Plusieurs piles de livres s'entassaient sur des tables basses de part et d'autres du sofa ou carrément au sol. Les plantes étaient encore une fois bien présentes apportant une multitude de déclinaisons de vert. Un bureau se trouvait non loin du sofa et lui aussi semblait crouler sous les poids des ouvrages qui s'étalaient sur lui.

L'absence de technologie sauta soudain aux yeux de la brune. Ici, pas d'écran, de clavier, de tablette ou quoique ce soit du genre. La pièce semblait avoir fait un saut dans le passé de quelques siècles. Ce n'était pas pour déplaire à la combattante. Encore une fois, ce lieu semblait mille fois plus vivant que tout le reste du bâtiment.

Les aboiements joyeux de Max lui firent baisser la tête. Le golden faisait des petits sauts autour de l'humaine avant de se mettre à courir dans tous les sens, faisant de multiples allers-retours à toute allure, déplaçant ou retournant certains tapis. Langue pendante, yeux brillants, queue battante, le chien affichait une joie profonde et contagieuse.

« Il a l'air content, remarqua Evy.

– Oh il l'est ! Il est content de vous montrer son lieu de vie. Il n'apprécie pas trop les étages du dessus.

– Comme je le comprends. Enfin, je veux dire... c'est très blanc. Il y a de la verdure bien sûr et c'est très bien mais... »

Evy avait l'impression de s'enliser dans des sables mouvants. Elle s'était rendue compte que ce n'était certainement pas très poli de critiquer l'endroit où on l'avait soignée et hébergée. Aussi, avait-elle essayé, maladroitement, de se rattraper.

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant