Extinction [terminé - en réécriture]

Epilogue

Les jours, les mois avaient passé. Evy avait été rapatriée chez les machines et avait subi de nombreuses interventions. La douleur aussi bien physique que morale avait été si importante que Gabriel avait fini par la plonger dans le coma.

Quand elle avait rouvert les yeux, la douleur physique s'était estompée mais la douleur morale ne s'était pas atténuée. Perdant la notion du temps, elle s'était laissée aller à sa peine. Le visage enfoui dans la fourrure de Max, elle avait pleuré jusqu'à ne plus avoir la moindre larme à verser.

Gabriel finit par lui apprendre que personne n'avait survécu. Comme elle l'avait deviné, le missile était responsable de tout. Trop vieux, trop mal entretenu, le projectile issu d'un autre âge, n'avait pas supporté de se voir réactivé. Des dysfonctionnements en chaîne l'avaient amené à l'autodestruction, emportant avec lui le reste de l'humanité.

La colère avait succédé aux larmes. La violence aussi. Malgré ses blessures, Evy avait fracassé tout ce qui lui tombait sous la main. Elle n'avait pas hésité à accuser Gabriel du pire alors qu'elle savait parfaitement qu'il n'y était pour rien.

L'hologramme l'avait laissé dire, ne cherchant pas à se défendre. Il devait savoir qu'elle avait besoin d'un bouc émissaire. Une fois épuisée, vidée de toute énergie et la raison de retour, le chagrin l'emporta de nouveau.

Elle s'était rendue à l'évidence. Les êtres humains avaient fini par s'exterminer eux-mêmes. Elle s'était battue pour eux, mais finalement, tout avait été vain.

Après plusieurs jours de mutisme, elle avait fini par trouver le courage de se lever. Demandant l'aide de Gabriel, elle voulait se rendre au camp ou ce qu'il en restait. L'IA avait approuvé et avait même tenu à l'accompagner. Cette fois-ci, c'était à trois qu'ils avaient pris le chemin du camp.

Le ciel était clair et le soleil timide du printemps rayonnait, contrastant avec le soir où l'humanité avait disparu. Le cratère était toujours là, béant, mais la nature avait repris ses droits. L'herbe avait repoussé et les fleurs s'y mêlaient de façon désordonnée.

Evy avançait doucement, laissant à son esprit le temps d'assimiler les choses. Des morceaux de bois brûlés et des reliquats de métal émergeaient ici et là. Les derniers vestiges de son ancien lieu de vie.

« Je suis désolé Evy. J'aurai préféré que cela n'arrive jamais. »

Evy hocha simplement la tête. Elle savait qu'il disait vrai. Le temps que Gabriel se rende compte de ce qui se passait, c'était trop tard. La seule chose qu'il avait pu faire était de protéger la jeune femme. La machine qui l'avait amenée, était restée en stand by et l'hologramme l'avait envoyée vers Evy lorsqu'elle avait été blessée.

Les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux et Max ne manqua pas de venir s'allonger sur ses pieds. C'était son moyen à lui de la réconforter. Elle se pencha pour le caresser.

« Qu'est-ce qu'on va devenir maintenant ? On va rester tous les deux hein ? - elle releva la tête pour voir le visage bienveillant de son compagnon - Tous les trois, pardon.

– Ne t'excuses pas voyons. Je ne suis plus tangible. Il t'est donc difficile de me voir comme un individu à part entière. »

Il n'était plus tout à fait le même non plus. Selon les jours et les moments, Evy avait l'impression de voir Mère plutôt que Gabriel. Parfois, c'était l'inverse.

Max jappa doucement et Evy lui embrassa le sommet du crâne avant de se redresser. Sa vie ne lui semblait plus avoir de sens.

« Alors qu'est-ce qui va se passer ? Je ne veux pas vivre seule jusqu'à la fin de mes jours. »

Tournant son visage vers son ami, elle fut surprise d'y voir un sourire. Pourtant, il n'y avait pas de quoi se sentir en joie pour quoi que ce soit. Elle fronça les sourcils devant l'expression de l'hologramme.

« Je ne renie pas la promesse que j'ai faite de donner une nouvelle chance à l'humanité. Tu ne seras la dernière humaine que pour un temps - Evy l'interrogea silencieusement du regard - En fait, tu seras surtout la première humaine d'une nouvelle génération.

– Comment ça ? Je ne comprends pas...

– Je sais mais cela viendra. L'Humanité renaîtra de ses cendres et aura sa seconde chance. »

Evy ne voyait pas du tout où Gabriel voulait en venir mais, étrangement, elle lui faisait confiance. L'avenir lui dirait ce qu'il comptait faire et comment. Et quoi qu'il puisse envisager, elle serait à ses côtés pour l'aider. L'Humanité aurait alors le droit à sa RENAISSANCE.