Chapitre 22 : Sacrifice - Partie 2

29 5 25
                                    


La main de Gabriel ne tarda pas à s'emparer de celle de la jeune femme avant de l'entraîner au travers des couloirs du bâtiment.

Alors que le couple avançait rapidement dans le dédale immaculé baigné de lumière froide. Un sentiment que ressentait la jeune femme désormais glacée jusqu'aux os.

La tension était palpable entre Evy et Gabriel. Ce dernier accéléra le pas comme s'il cherchait à fuir le lieu.

Max trottinait près d'eux. Le bruit de ses griffes sur le sol donnait l'impression d'un grincement métallique leur rappelant à tous qu'ils étaient dans le monde des machines.

Au lieu de les conduire vers ses appartements, l'androïde les mena vers l'extérieur. Franchissant les portes d'entrée, ce fut un ciel gris et pluvieux qui les accueillit. Ignorant les pleurs du ciel, Gabriel poursuivit son chemin, traversant le jardin jusqu'à atteindre le petit pont de bois. Celui-ci surplombait la rivière délimitant l'île où trônait le bâtiment des machines

Gabriel s'arrêta net. Suivant son regard, l'humaine se raidit en voyant une dizaine de machines par delà la structure de bois. C'était les mêmes saloperies cyclopéennes qu'Evy avait combattu toute sa vie. Max se mit à grogner.

« Pourquoi elles sont là ?

– Pour t'empêcher d'aller prévenir le camp.

– Parce que ça changerait quelque chose ? répondit Evy avec un faible espoir.

– Non. »

Le fugace espoir de la jeune femme s'envola dans les cieux. Mère aurait au moins pu lui laisser la possibilité de retrouver les siens. Mais elle devait craindre l'usage du missile et préférait éviter une attaque directe.

« Viens ! »

Lui attrapant la main, Gabriel l'entraîna vers le pont qu'il traversa rapidement, Max sur leurs talons. L'œil rougeoyant des machines suivait leur mouvement, aux aguets. Evy se demandait si elles allaient leur tirer dessus si jamais elle faisait un pas de travers.

Un bref instant, elle eut envie de faire cet écart. Sa vie prendrait alors fin mais, au moins, elle n'assisterait pas à la destruction du camp. La poigne ferme et chaude de Gabriel l'empêcha de commettre l'irréparable. Il avait dit avoir une idée, elle devait s'y raccrocher.

L'androïde laissa les machines sur le côté et poursuivit vers une frange d'arbres que l'humaine ne connaissait pas. Les bruits mécaniques derrière eux lui apprirent que les machines les suivaient tout en restant à une certaine distance, se contentant de surveiller le trio.

Ils dépassèrent plusieurs arbres et bosquets avant de déboucher sur une clairière. L'endroit était occupé par un bâtiment tout en verre. Une structure pour le moins atypique que l'humaine n'avait encore jamais eu l'occasion de voir. Elle fronça le sourcils mais n'eut pas l'occasion de se poser davantage de questions, entraînée rapidement par son compagnon vers la porte de l'endroit qu'il ne tarda pas à ouvrir.

Evy fut surprise par la bouffée d'air chaud qu'elle reçut et qui contrastait avec l'air froid et pluvieux du temps d'automne.

Ici la température devait avoisiner les trente degrés et c'est les yeux écarquillés que la jeune femme observa la multitude de plantes et d'arbres qui régnaient en ce lieu. Chose encore plus improbable, des papillons et différents insectes se baladaient un peu partout. Ils devaient profiter de la chaleur du climat ambiant.

« On dirait le Paradis. »

L'éclat de rire de Gabriel la fit grimacer. L'humaine n'aimait pas qu'on se moque d'elle même si c'était un ami. Elle avait sa fierté.

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant