Chapitre 4 : Inconscience - Partie 2

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Les heures passaient dans un silence juste troublé par une pluie de plus en plus forte et un vent violent. Mais soudain, un mouvement attira l'attention de la snipeuse. Des herbes qui bougeaient étrangement. Elle fronça un sourcil, pointant le canon de son arme vers cette oscillation anormale. Elle était d'autant plus illogique qu'elle semblait venir du camp et non de la zone ennemie. Qu'est-ce qu'il se passait ? Le conseil militaire n'avait prévu aucune incursion dernièrement et certainement pas sans que les snipers fussent au courant. C'était eux qui étaient chargés de protéger toutes les sorties. Ce n'était pas normal.

Evy adressa un signe à Nathan. Gardant un œil sur son viseur, elle désigna ses yeux puis la direction dans laquelle elle regardait. L'homme réagit aussitôt, déplaçant son propre fusil pour balayer la zone à son tour. Il ne lui fallut que deux secondes pour repérer les oscillations anormales. Il se tourna vers la jeune femme, une épaule légèrement haussée. A sa question silencieuse, elle fit "non" de la main. Lui non plus n'était au courant de rien. Le cœur de la jeune femme se mit à battre plus rapidement. Elle continuait d'observer le déplacement qui stoppait, attendait, reprenait. Une avancée maladroite mais qui n'était pas sans rappeler certains exercices effectués dans le camp pour les entraînements.

Et merde ! songea la jeune femme.

C'était un gosse. Elle en aurait mis sa main à couper. Qu'est-ce qu'il fichait là ? Comment avait-il pu sortir ? Il y aurait une brèche dans le camp ? Pourtant l'inspection était faite tous les jours. Comment était-ce possible ? Mais les questions devraient attendre. Il fallait rattraper cet imbécile avant qu'il ne se fasse tuer. Comme s'il n'y avait pas déjà assez de problèmes à gérer comme ça.

Evy adressa un nouveau signe à Nathan pour lui notifier de garder son poste et de surveiller. Ils n'avaient pas beaucoup de temps. Les humains n'étaient pas les seuls à surveiller cet endroit. Si les machines se rendaient compte de cette intrusion, cela finirait en bain de sang. La brune abandonna son fusil sur le sol. Il serait trop encombrant. Elle devrait se contenter de son colt et de son couteau de chasse. Elle se colla au sol pour descendre la pente du côté du No Man's Land. La pluie rendait le processus plus simple. Elle n'avait qu'à se laisser glisser sur la boue. Arrivée en bas, elle se mit à genoux, se servant des herbes hautes pour masquer sa présence. Bien que le vent et la pluie rendaient la barrière végétale moins efficace, Evy pouvait en profiter. Elle commença à avancer, tout en restant accroupie. Avant de descendre, elle s'était assurée d'avoir bien repérée la zone à rejoindre.

Les hommes des miradors ne tardèrent pas à remarquer son absence et Nathan leur indiqua rapidement le problème. Les gardes se mirent rapidement en alerte. Ils devaient être en position au moindre mouvement de l'ennemi sans pour autant déclencher les hostilités. Evy connaissait assez ses compagnons pour savoir ce qu'ils allaient faire. Elle remettait sa vie entre leurs mains tout comme eux le feraient.

La jeune femme avançait avec prudence mais aussi rapidement que possible. Le terrain boueux et engorgé ne facilitait pas sa progression. Son cœur battait la chamade alors qu'elle mettait un pied devant l'autre tout en s'efforçant de rester le plus près du sol possible. Elle devait absolument rester sous la limite des herbes hautes. Sa tenue complètement imbibée d'eau depuis plusieurs heures alourdissait sa démarche. Son colt à la main, elle faisait attention aux moindres bruits qu'elle pouvait percevoir tout en avançant. Ses sens étaient à l'affût. L'adrénaline avait chassé sa fatigue et comme un fauve, elle était aux aguets de tout ce qui pouvait l'entourer.

Relevant légèrement la tête, elle prit ses repères entre les miradors, le poste de surveillance qu'elle venait de quitter et la position de Nathan. Une triangulation de base qui lui permettait de savoir qu'elle ne devait plus être très loin de l'inconscient qui cherchait l'aventure. Nathan en profita pour lui adresser quelques signes. Elle leva le pouce pour indiquer que ça allait avant de reprendre sa progression. Elle finit par percevoir des bruits de pas dans l'eau et la boue. Elle entendait aussi des halètements et une respiration rapide. Le gamin avait la trouille. S'il paniquait, ce serait la fin. Elle devait l'atteindre avant qu'il ne se rendît compte de la situation dramatique dans laquelle il venait de se plonger.

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant