Chapitre 17 : Reprise - Partie 3

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« Je pense que vous voyez les choses avec trop de naïveté mais soit, le futur est difficilement prédictible. Revenons dans le présent. Vu que nous parlions de votre père, vous serez surprise de voir la façon dont il gère actuellement la situation. »

L'image de Josh se flouta pour laisser la place à celle du général. Le léger sourire qu'affichait la militaire s'effaça. Le répit avait été de courte durée.

Le visage de l'homme apparaissait incroyablement fatigué. Evy avait l'impression que son père avait vieilli de plusieurs années depuis son départ... enfin son enlèvement. Ses rides s'étaient lourdement creusées. Si son attitude restait toujours aussi stoïque, la jeune femme remarquait ses épaules légèrement plus basses. Un infime détail mais qui en disait beaucoup à la jeune femme.

L'homme se tenait dans la salle de commandement, entouré des autres généraux. Les hommes semblaient tout autant fatigués que lui. A première vue, ils n'étaient même pas tous là. Deux hommes manquaient à l'appel. Morts peut-être suite à la dernière attaque.

« Franck, on sait tous la perte que tu as vécu mais ce que tu veux faire... c'est extrême ! Il n'est pas certain que...

– Je sais ! C'est dangereux. Mais nous n'avons pas d'autre choix. »

La voix de stentor du général avait remis ses confrères au pas. L'homme qui avait pris la parole avait fait un pas en arrière, tête basse. Bien qu'il soit un ami de longue date, ce n'était pas ce qui allait influencer Franck, Evy ne le savait que trop bien.

Une profonde angoisse la saisit. Qu'est-ce que son père pouvait bien avoir en tête pour que cela provoque la peur chez ses comparses ? Elle n'aimait pas ça du tout. Les doigts de Gabriel exercèrent une légère pression, lui rappelant qu'elle n'était pas seule. Elle s'y agrippa de nouveau.

« Je sais très bien les risques que je prend - Le général faisait désormais les cent pas dans la pièce - Mais je ne vois pas d'autres solutions.

– Nous pouvons réorganiser les rangs, sortir les munitions que nous gardions en réserve, abaisser l'âge de recrutement afin de gagner des soldats et...

– Prier pour que les machines n'attaquent pas une nouvelle fois ? »

La colère était palpable dans la voix de Franck. Une nouvelle fois, l'homme qui avait essayé de calmer la bête, baissa la tête et recula. A part sa propre fille, il n'y avait pas grand monde pour tenir tête au général.

« Dieu nous a abandonnés depuis longtemps. Quel qu'Il soit ! Qu'Il aille au diable ! »

Un coup de poing violent s'abattit sur la table. Si Evy n'était pas croyante, son père l'était. Loin d'aller à la messe tous les dimanches, il croyait pourtant en Dieu. Le camp n'avait jamais été dominé par une religion quelconque. Multiconfessionnel de base, le christianisme avait toujours eu plus d'adeptes cependant. Les religions semblaient survivre à tout même à l'anéantissement de l'Homme.

Le camp était certainement en très mauvais état avec la dernière attaque. De nombreux soldats avaient perdu la vie et l'armée, comme le moral des habitants, devait être au plus bas.

« On ne peut pas compter sur un miracle. On ne peut plus se contenter d'attendre et de résister. On doit passer à l'offensive, et le plus vite possible. »

La tension augmenta brutalement chez la jeune femme. La peur la saisit et elle cessa de respirer. À sa connaissance, il n'y avait qu'un élément au sein du camp qui pouvait à ce point provoquer la peur chez les militaires.

« J'ai demandé aux ingénieurs de vérifier tous les éléments pour limiter les risques d'explosion - le général avait repris d'une voix calme - On fera en sorte de protéger la population civile au sein du bunker...

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant