Extinction [terminé - en réécriture]

Chapitre 11 : Apprentissage - Part 2

Les mains enfoncées dans ses poches, la mine sombre, la jeune femme suivait d'un pas lent ses compagnons à deux et quatre pattes. Son attitude changea lorsqu'elle aperçut l'immense baie vitrée qui donnait sur l'extérieur. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle allait enfin pouvoir sortir. Un mauvais génie lui souffla alors qu'elle pourrait peut-être même fuir. L'idée était tentante mais la brune n'avait pas envie de prendre un risque inconsidéré. Si l'IA avait dit vrai, cela condamnerait les siens avant même qu'elle ait pu faire quoique ce soit pour eux. Elle mit la petite voix en sourdine, préférant se concentrer sur le plaisir de la découverte. Après tout, elle n'avait aucune idée de ce à quoi le bâtiment pouvait bien ressembler vu de l'extérieur.

La porte vitrée coulissa et un vent froid vint la frapper, la faisant frissonner. Cette vague d'air glacée lui fit du bien. C'était revigorant. Son mal de tête commença à s'atténuer. Une bonne chose. Son corps se rappelait que son quotidien était à l'extérieur. Rester enfermée n'était pas dans ses habitudes. Tout comme les animaux sauvages, elle se sentait bien dans la nature.

Elle respira à plein poumon mais fut surprise de ne reconnaître aucune odeur habituelle. Pas d'huile, de poussière, de rouille, de sang ou même de mort. Ici, il n'y avait que la nature. C'était à la fois agréable et déstabilisant. L'aboiement de Max la tira de ses réflexions.

Bien qu'il fasse nuit, l'extérieur était éclairé au sol sur plusieurs dizaines de mètres. Un immense jardin s'étendait devant elle. Sans vraiment d'organisation, le jardin faisait la part belle aux buissons et massifs. Evy était bien incapable de reconnaître les différentes plantes mais elle trouvait l'ensemble superbe. Cela la changeait tellement de tout ce qu'elle connaissait.

« Cela vous plaît ? »

La voix masculine la tira de sa contemplation. La semi obscurité ne lui permettait pas de tout voir dans le détail mais elle hocha la tête en signe d'assentiment. Oui, cela lui plaisait. Beaucoup même. Un sourire étirait même ses traits, renvoyant aux oubliettes le sérieux et la gravité qui l'habitaient depuis son arrivée dans ces lieux.

Les aboiements joyeux de Max et sa course effrénée dans les hautes herbes achevèrent de lui redonner le sourire. L'animal ne tarda pas à venir la chercher, sautant joyeusement autour d'elle, la queue battante.

Jouant quelques instants avec le chien, elle finit par faire face au bâtiment qui l'accueillait depuis quelques jours. Elle qui était habituée aux conteneurs délabrés fut décontenancée par le lieu de vie des machines. L'habitation était entièrement végétalisée. De taille modeste, trois étages environ, et de forme circulaire, la structure était à peine visible. Nature et architecture fusionnaient dans une parfaite harmonie. Bien sûr, la brune ne pouvait pas tout voir dans les détails mais elle en voyait suffisamment pour avoir une bonne idée de l'ensemble. C'était impressionnant.

« Vous verrez mieux l'ensemble demain. Alors dites-moi ce que vous avez retenu. »

Ah oui, l'interrogation. Evy l'avait presque oubliée mais l'androïde avait raison de la ramener à la réalité. Le temps leur était compté.

« La Terre s'est constituée il y a 4,5 milliards d'années et l'homme est apparu voilà 7 millions d'années environ pour les hominidés les plus anciens mais il a fallu attendre 3,5 millions d'années pour voir émerger la bipédie puis l'apparition de l'homo habilis... »

Bonne élève, la combattante avait très bien appris sa leçon de l'origine allant de l'homme jusqu'à sa chute. Une chute programmée et voulue par les machines. Elle passa sous silence ses sentiments concernant ce dernier point. L'acceptation était sa seule option au vu du rôle qui lui était désormais dévolu.

En une journée, elle avait dû apprendre tous les éléments qui lui manquaient sur l'histoire de son espèce. Enfin, les grandes lignes comme disait son assistant. En trois jours, elle n'aurait pas le temps d'approfondir. Certaines dates étaient encore approximatives mais après tout ce qui c'était passé, c'était déjà un exploit d'avoir retenu autant d'informations.