« Bien vous disiez donc 1,5 à 2 milliards d'êtres humains. Vous êtes seulement 300. Dans combien de temps pensez-vous atteindre ce stade ? Et une fois atteint, que pensez-vous que les vôtres vont faire ? Tuer les bébés ? Empêcher les naissances ? Je suis curieux de connaître votre avis. »
L'Avocat avait repris sa diatribe. La combattante ne devait pas faiblir et rebondir sur ses propos.
« C'est très difficile à dire. Plusieurs décennies, c'est certain. Deux ou trois siècles peut-être. Je ne pense pas qu'il y ait besoin de tuer des bébés ou limiter les naissances. Vous partez du principe que nous sommes des lapins et que nous nous reproduisons de façon exponentielle rapidement. Vous oubliez qu'à la différence de ces animaux, nous sommes conscients que notre espèce, pour survivre, n'a pas besoin de procréer de cette façon, ni à ce rythme. A partir du moment où notre survie est assurée, les naissances s'équilibreront d'elles-mêmes.
– Ça c'est ce que vous dites. Et, je suis même certain que vous le pensez. Vous croyez ce que vous dites. Mais vous ne pouvez pas savoir ce qu'il se passera dans des siècles !
– Vous non plus ! »
Evy avait répliqué avec véhémence à la répartie de son adversaire. Elle ne pouvait effectivement pas prévoir ce qui pourrait se passer dans le futur. Mais lui non plus. Personne ne pouvait prédire l'avenir. Aussi évolués que ces êtres pouvaient être et même s'ils pouvaient calculer tous les futurs possibles, du plus probable au plus aléatoire, ils ne pouvaient pas dire celui qui se réaliserait.
Le regard sombre d'Evy était en colère et semblait lancer des éclairs en direction de son adversaire. Même s'il avait des arguments, il l'insupportait à toujours voir le pire dans son espèce.
Elle fut surprise de l'observer soupirer. Il semblait soudain fatigué. C'était le monde à l'envers ! C'était elle qui était humaine. Elle qui devrait être fatiguée et au bout du rouleau avec toute cette histoire. Pourtant, elle ne baissait pas les bras. Elle ne les baisserait pas quoiqu'il puisse se passer. La brune ravala sa colère pour essayer de parler le plus posément possible.
« Personne, ni vous, ni moi, ne pouvons prédire le futur. Je ne pourrai jamais vous garantir que les miens ne feront plus d'erreurs. Ils en feront, c'est inévitable. Néanmoins, je pense sincèrement qu'ils sont aptes à comprendre le passé et à sauvegarder notre avenir. La génération actuelle sera sûrement la plus difficile à convaincre car elle subit la guerre depuis toujours.
– Et vous pensez qu'elle saura faire la part des choses c'est a...
– Oui, je pense qu'elle saura faire la part des choses ! - Evy avait coupé court à l'interjection de son objecteur - Elle le saura car, même si l'animosité existera encore un moment contre vous, les miens préféreront la paix à tout autre conflit. Les générations suivantes n'auront pas ces ressentiments et sauront faire ce qu'il faut.
– C'est un vœu pieu que vous faites là, jeune fille. »
C'était vrai. Evy ne pouvait miser que sur l'espoir que les humains puissent faire les bons choix. Voilà un point qui ne manquerait pas de faire sourire Josh. Habituellement, c'était lui qui misait sur l'espoir et savait lui en redonner. A croire qu'avec le temps, il avait fini par la convaincre qu'un avenir était finalement possible. Elle devait abonder dans son sens.
« Oui, c'est un vœu pieu mais je veux y croire. La gestion de la natalité se fera au fur et à mesure du temps. Vous pensez qu'on commencera à se poser des questions sur la natalité lorsqu'on atteindra le point de rupture mais c'est stupide. Si nous avons conscience d'un problème à venir, nous serons en mesure d'y faire face. Nous n'attendrons pas d'être au pied du mur. »
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Extinction [terminé - en réécriture]
Science FictionEn 2163, la quasi totalité de l'humanité a disparu suite à l'affrontement contre les machines. Evelyne, avec quelques survivants, cherche à leur résister au sein la dernière cité existante. Aidée par Josh, son ami, et sous les ordres de son père, le...