❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]

~Thirty-seven

-"Juste ici."

Le professeur Simian leva les yeux vers les étoiles, alors debout dans la tour d'astronomie qu'ils avaient grimpé depuis le toit de leur aile.

La nuit venait de tomber, et le ciel sans nuage laissait apparaître une nuée étincelante de lumières brillantes.

Elle avait beau avoir mal au cou à force de lever la tête, Athalia n'échangerait sa place pour rien au monde.

Le monde était trop beau pour qu'elle ne lui tourne le dos par fatigue ou désintérêt mal placé.

-"Regardez, ces étoiles qui scintillent plus encore." Simian désigna du doigt le ciel mais aucun des élèves ne sut desquelles ils parlaient tant elles brillaient toutes d'un éclat différent.

Il eut un soupir et regarda les enfants, émerveillés comme si le sapin de Noël venait d'arriver.

-"Qui veut regarder dans le télescope ?"

Sirius leva haut la main et, voyant qu'il n'était pas le seul à convoiter la place, il leva la deuxième.

Simian eut un léger sourire.

-"Monsieur Black, à vous l'honneur."

Athalia eut un sourire en le voyant détaler jusqu'au telescope et poser son oeil contre la lentille.

-"Tentez de regarder l'étoile la plus brillante, dans le ciel. Elle devrait se trouver près de la lune."

Sirius hocha la tête et bougea lentement le télescope de peur de le briser. Elle ne l'avait jamais vu si précautionneux avec quelque chose d'aussi futile qu'un télescope de Poudlard.

-"La voyez-vous ?"

Sirius hocha vivement la tête et Simian esquissa un sourire.

-"C'est l'étoile principale de l'astérisme du Grand Chien."

Athalia sembla comprendre, et ses yeux s'agrandirent.

-"C'est Sirius." Souffla-t-elle. "L'étoile la plus brillante du ciel."

Le garçon se détacha lentement du télescope et regarda Athalia qui fixait l'étoile sans arriver à s'en détacher, comme perdue dans la froideur de son éclat et la chaleur de sa constellation, laissant ses lueurs dans les yeux divaguer le long de la lune.

Un léger vent sembla se lever, faisant écho à ses pensées divines, et les cheveux de la jeune femme se mirent à voguer lentement dessus, presque apeurés de briser le silence qui s'était installé.

Depuis quand ressentait-il ce vide, dans le coeur ? Il n'arrivait pas à détacher ses yeux des siens, qui fixait ,presque hélas, le mauvais Sirius.

-"Maintenant, décalez-vous légèrement vers le nord-est."

Comme sorti de sa torpeur, il regarda le professeur qui l'attendait, et hocha la tête avant de se rapprocher de la lentille.

Athalia ne pouvait détacher ses yeux de cette lumière si aveuglante qui était pourtant si loin.

Loin des yeux, loin du cœur.

Hors elle pouvait ressentir des picotements, dans son fameux coeur, et ceux à des milliers d'années lumières de celle qui le faisait chavirer. Pourquoi elle ? Cette étoile si fragile.

Sans doute parce qu'elle tentait vainement de se faire voir, entre toutes les autres qui lui étaient semblables. Au milieu de cette grande famille prestigieuse qui régnait dans le ciel, elle ne souhaitait pas être pareil.

Un peu comme elle, au fond.

Un peu comme lui, au fond.

-"Le point brillant ?" Demanda Sirius et elle détacha son regard du ciel pour le regarder, lui, chercher encore une fois dans l'immensité noirâtre.

Simian hocha la tête.

-"Il y en a d'autres, des petits points lumineux, qui semblent l'entourer."

Sirius hocha la tête, voyant parfaitement ce que décrivait le professeur.

-"C'est Jupiter." Dit-il alors et il regarda un élève. "Pouvez-vous me donner les caractéristiques de ces petits points, jeune homme ?"

Le Poufsouffle regarda autour de lui à la recherche d'aide, qui ne vint pas.

-"Ce sont ses satellites." Dit-il peu sur de lui mais Simian hocha la tête, l'invitant à continuer. "Io, Europe, Ganymède et Callisto, la plus grande lune, sont les satellites galiléens, les premiers découverts pas feu le sorcier Galilée."

Simian voulut parler mais Athalia le coupa soudain.

-"C'est faux." Dit-elle alors sans pour autant fixer le garçon, regardant les étoiles à la recherche de Jupiter. "C’est Ganymède qui est la plus grande lune de Jupiter, Io celle dont la surface est couverte de volcans, Europe celle qui est couverte de glace et Callisto la plus éloignée de Jupiter."

Sirius la regarda froncer les sourcils, ne trouvant pas ce qu'elle cherchait dans l'immensité céleste.

-"C'est excellente, Mademoiselle Malfoy."

Elle hocha la tête et s'avança avant de pousser doucement Sirius qui se laissa faire et de coller son oeil à la lentille.

-"J'ai trouvé Venus, également."

Simian se crispa.

-"C'est bien, mais restons concentrés sur Jupiter, je vous prie."

Elle releva les yeux, bougonnante, et laissa à Sirius le soin de replacer le télescope sur Jupiter afin que tous les élèves puissent passer regarder.

Il s'écarta, les laissant admirer la planète, et s'approcha d'Athalia qui ne disait rien, adossé à une des colonnes.

-"On viendra regarder les étoiles, si ça t'énerve tant qu'il ne te laisse pas les admirer." Murmura-t-il innocemment sans pour autant croiser son regard, gardant le visage rivé vers le professeur en face.

Athalia ne dit rien durant un moment et il crut qu'elle ne l'avait entendu.

-"Mademoiselle Malfoy, venez nous dire les propriétés de Ganymède je vous prie."

Elle se redressa et s'avança vers lui, commençant à les énumérer, et Sirius la regarda, gonflant la joue.

Le froid se faisait lentement sentir, faisant frissonner une élève qui croisa ses bras sous sa poitrine pour se réchauffer, minuit sonnant presque.

Le professeur rappela Sirius pour qu'il évoque les spécificités de Callisto et ce fut avec plaisir qu'il se rendit utile, néanmoins coupé par Athalia qui corrigea certaines de ses erreurs, souriant tandis qu'il s'énervait tout seul.

Finalement, le cours prit fin, au désespoir des élèves qui auraient voulu rester là encore quelque siècles.

Ils descendirent cette fois-ci par les escaliers, leurs affaires ayant déjà été récupérées par les elfes qui les avaient déposés dans leurs lits.

Les Gryffondor retournèrent dans leur dortoir sans se dire un mot, la fatigue ayant prit le dessus sur tout.

Finalement, au moment où les garçons et les filles allaient se séparer, Athalia frôla l'épaule de Sirius qui partait.

-"J'ai hâte de les revoir, avec ou sans toi, Black." Murmura-t-elle et ses cheveux frolèrent la joue du garçon lorsqu'elle monta dans son dortoir, le laissant la regarder jusqu'à ce qu'elle disparaisse.