❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]

~Seventy-three

Dieu qu'elle avait attendu ce moment, seule dans la grande maison vide.

Dieu qu'il avait attendu de lui dire, seul dans une maison remplie.

-"Embrasse-moi." Dit-elle alors et il eut un temps de réaction avant de sourire.

-"Pardon ?" Demanda le garçon avec un air malin.

Elle monta une autre marche, arrivant sur la sienne.

-"Je ne vais pas le répéter."

Il ne put s'empêcher de sourire bêtement, fixant ses pupilles dilatées.

Puis il posa délicatement ses deux mains sur ses oreilles, caressant sa mâchoire, et fixa ses lèvres gercées tandis qu'elle fixait les siennes, humides.

Puis elle ferma les yeux, attendant, posant ses mains sur les siennes, et il les regarda se fermer, souriant, effleurant son nez froid avec le sien.

Et, finalement, sans quitter ses yeux clos du regard, il avança son visage et déposa ses lèvres sur les siennes, sans un bruit, sans un souffle.

Il ferma alors les yeux à son tour et, mué de tendresse, quitta ses lèvres lorsqu'il sentit une larme s'écraser sur sa joue. Il releva la tête, fixant les yeux humides de la jeune femme qui les avait ouverts.

-"Tu pleures ?" Il leva un sourcil et serra ses mains plus encore autour de son visage. "Ça va ?"

Elle hocha la tête, ne disant rien.

-"Tu ne peux même pas savoir combien de temps j'ai rêvé de pouvoir simplement t'enlacer et entendre le son de ta voix près de mes oreilles." Chuchota-t-elle comme de peur de briser l'instant.

Sirius essuya tendrement ses joues avec son pouce et effleura les lèvres de la jeune femme.

-"Je crois que j'en ai rêvé encore plus longtemps." Dit-il alors et il reprit possession de ses lèvres sans même chercher à comprendre le sentiment qui pesait sur son coeur, cette fois avec plus d'ardeur.

Elle se laissa faire, cambrant soudain son corps pour qu'il se joigne au sien comme une seule et même âme, son corps s'emboîtant à la perfection avec le sien.

Il avança d'un pas, la poussant jusqu'au mur, et soudain elle passa ses bras autour de son cou et l'enlaça avec ferveur, comme si elle avait peur qu'il ne s'éloigne de nouveau.

Ne rompant en aucun cas le baiser, seul contact ferme qu'ils avaient, elle le sentit poser ses mains sur ses jambes et les enserra autour de sa taille. Le garçon monta les escaliers - butant plusieurs fois sur des marches, ce qui fit rire la jeune femme qui interrompit le baiser pour coller son front au sien afin qu'il ouvre les yeux et évite de les faire chuter.

La tenant fermement, il entra dans sa chambre et la déposa sur le lit en arrière, lâchant soudain ses jambes pour passer ses mains autour de son visage. Levant les yeux vers les siens dans le noir, elle claqua des doigts et quelques bougies s'enflammèrent, lui permettant de le regarder, ses yeux insondables ne quittant ses lèvres comme si c'était la seule chose qu'il souhaitait goûter.

Elle releva légèrement la tête vers son oreille et tira sur sa nuque pour qu'il se baisse aussi.

-"Aime-moi." Lui susurra-t-elle en sentant son coeur battre à tout rompre.

Elle reposa sa tête sur le matelas et il fixa ses yeux sans un mot.

-"C'est déjà fait." Dit-il alors et elle lâcha sa nuque pour lentement descendre ses mains jusqu'à son haut.

Il voulait rester comme ça. Juste quelques instants, le temps de l'admirer. Il attrapa ses mains, les enfermant dans les siennes, les reposant sur le matelas, et sans la quitter du regard il la souleva pour la reposer plus en amont sur le lit afin qu'il puisse y monter également, sur ses genoux pour rester au-dessus et ne pas l'écraser - la pauvre - de tout son poids.

Elle attendait, qu'il fasse quelque chose, qu'il murmure des paroles, mais lui la fixait sans rien dire, préférant écouter leurs coeurs battrent effrénés à l'unisson.

C'était fini, il avait assez observé ce visage qui lui avait tant manqué et dont il avait tant rêvé.

Il prit sa taille d'une main pour le remonter et passa l'autre dessous pour défaire le noeud qui tenait sa robe, la laissant se déserrer complètement. Elle leva ses bras et commença à enlever son haut mais il le fit à sa place, le jetant dans un coin sans faire attention, ne fixant que la jeune femme et rien d'autre, ses fines jambes entre les siennes. Elle commença à enlever sa robe mais il le fit pour elle, attrapant soudain la jeune femme par les épaules et la collant contre son corps nu pour qu'elle puisse la faire tomber sur le parquet.

Il aurait voulu dire des milliers d'autres mots et prononcer des milliers d'autres phrases entrecoupées par leurs baisers, mais les mots ne valaient rien par rapport à l'amour qu'ils se donnaient en cet instant primaire.

Il reprit ses lèvres, ayant attendu trop longtemps déjà, et elle passa ses mains dans son dos, tentant de retenir chaque grain de beauté, chaque parcelle de peau, chaque muscle et chaque os cachés sous sa peau, sentant ses omoplates bouger sous ses doigts tandis qu'il passait ses mains sur son cou.

Oui, Dieu avait si bien fait les choses qu'une femme et un homme arrivaient, même ivres d'amour, à se compléter parfaitement sans aucune aide si ce n'était la passion qu'ils ressentaient envers l'autre.

Dorcas ne revint pas, cette nuit-là, et ce fut sans doute pour le mieux, car aucun des deux n'auraient été en l'état de l'accueillir, l'une meurtrie par l'absence et bercée par la passion, l'un blessé par l'attente et chéri par la fougue.

Ce fut alors que, bien des heures plus tard, tandis que Sirius s'était vaguement réveillé et avait recouvert Athalia d'un drap pour ne pas qu'elle attrape froid, il esquissa un tendre sourire en fixant la jeune femme, ne pouvant détacher ses yeux d'elle alors même qu'ils s'étaient unis des minutes durant, à jamais.

Il décala ses mèches de cheveux pour qu'apparaisse son entier visage endormi face à lui, sur l'oreiller.

-"Je t'aime." Répéta le garçon en la fixant.

Et, dans son sommeil, il lui sembla qu'elle souriait.