~Sixty-seven

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-"Je vais commencer mes études."

James écarquilla les yeux soudain, serrant fort les mains de Lily dans les siennes.

-"Pour être Auror ?" Demanda le garçon.

Elle hocha la tête et il esquissa un grand sourire avant de crier de joie, embrassant fermement ses lèvres comme s'il avait reçu la nouvelle de l'année.

-"C'est mon cadeau de Noël pour toi." Elle eut un sourire. "Comme ça, lorsque j'aurai amassé assez d'argent, je pourrai acheter la maison près du lac. Celle que tu aimais tant lorsqu'on passait devant pour aller chez Remus."

Il hocha vivement la tête et la tira hors de la maison de ses parents, l'amenant soudain du côté du dit lac.

-"J'ai un cadeau de Noël, également." Dit-il et elle fronça les sourcils.

-"Je plaisantais, tu sais ? Noël est déjà passé."

Il roula des yeux et attrapa ses mains fermement dans les siennes.

-"Je ne plaisante pas, moi."

Il mit alors un genou à terre, gardant son regard rivé dans le sien qui s'illuminait lentement, comprenant.

Elle lâcha ses mains, recula d'un pas, troublée, ne sachant ni que dire ni que faire.

Il ouvrit grand une de ses mains, et lentement quelque chose s'y dessina, apparaissant de nulle part - une alliance ornée de rubis.

-"Ce n'est pas ce qui existe de meilleur, comme alliance." Il eut un rire nerveux. "Tout comme je ne suis pas ce qui existe de meilleur, comme homme."

Il releva les yeux vers les siens, tentant d'y chercher le moindre réconfort sans sa démarche si risqué pour lui, qui n'osait la perdre.

-"Je t'ai aimé quatre années durant lesquelles tu me méprisais, mais je continuais parce que j'espérais qu'un jour tu finirais par voir en ce sorcier ridicule et sans humour quelque chose de plus que ça." Il se tut, se mordant la joue pour garder contenance tandis que les yeux de Lily s'embuaient. "Et finalement, tu m'a regardé, moi, vraiment et dans les yeux, tel que j'étais et tu m'as accepté. Alors je me suis dit - et c'était peut-être puéril, mais je me suis dit : pourquoi ne pas la garder à mes côtés pour toute la vie ?"

Il se tut, et elle attendit qu'il continue, mais il n'en fit rien.

Elle essuya ses yeux, levant un sourcil.

-"C'est tout ?"

Il parut déstabilisé et tendit sa main plus encore avec l'alliance sur sa paume.

-"Demande-moi." Dit-elle l'air à cran. "Demande-moi de t'épouser."

-"Je l'ai fais." Se défendit James.

-"Je n'ai pas entendu la phrase. Tu ne comptais pas me demander avec toutes ses belles paroles, si ? Rien que la phrase me suffisait."

Il le fixa sans rien dire, avant d'éclater de rire.

Oui, c'était elle, celle qu'il souhaitait à ses côtés à jamais. Celle qu'il souhaitait voir aux côtés de ses enfants. Celle qu'il souhaitait voir au travers de son fils, de sa fille. Celle qu'il souhaitait marcher près de lui lors de son mariage.

-"Lily Evans." Dit-il alors en se raclant la gorge. "Veux-tu m'épouser ?"

Elle esquissa un sourire qu'elle ne put réfréner.

-"Avec plaisir, James Potter." Murmura-t-elle en attrapant l'alliance.

                            *****

-"Bonne année."

Athalia alluma toutes les bougies qu'elle avait rassemblé dans la petite pièce annexe du salon et s'agenouilla au milieu face à la grande tapisserie de la famille Black.

Elle regarda les branches de Narcissa et Lucius dans un coin, pour le moment sans descendance, et s'imagina avec Draco, souriant tendrement.

-"Comment vas-tu, aujourd'hui ?" Sa voix rauque la fit grimacer et elle se racla la gorge avant de reprendre. "Je suis certaine que tu es en train de fêter la nouvelle année avec les autres."

Elle leva lentement les yeux vers le portrait brûlé, et dévia lentement vers le nom en dessous.

-"Sirius." Laissa-t-elle échapper. "Est-ce que tu t'amuses bien ? Il fait froid ce soir, fait attention à bien te couvrir, je ne veux pas que Dumbledore m'annonce tes funérailles avant que je ne puisse moi-même t'enterrer vivant."

Elle toussa pour se taire, détournant la tête.

-"Je t'en veux, tu sais. De n'être venu me voir, durant cette année. Ça fait, quoi, un an et demi que je ne t'ai pas vu ?"

Elle avait coupé ses cheveux jusqu'à ses épaules dans un élan d'ennui, quelques jours auparavant. Avait cessé de s'habiller chaque jour alors qu'elle ne voyait personne et avait décidé de rester en chemise de nuit. Avait cessé de se mettre des glaçons sur les yeux pour réduire les cernes et en avait des énormes qui descendaient jusqu'à son nez, à force de ne pas réussir à dormir. Avait cessé de lire, ayant déjà lu tous les livres des centaines de fois. Avait cessé de déjeuner, parce qu'elle n'avait pas envie de se lever du lit jusqu'au soir. Avait cessé d'espérer, parce qu'il n'y avait plus lieu d'avoir de l'espoir.

-"J'aimerai tellement-" elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de dire des choses qu'elle finirait par regretter. "J'aimerai tellement te hair."

Une des bougies s'éteignit soudain, emportée par le vent qui passait par les fenêtres ouvertes.

Elle ne voulait pas les fermer. Elle voulait sentir l'air frais même si elle n'avait pas le droit de sortir, voulait avoir la puérile pensée qu'elle n'était pas enfermée comme une vulgaire prisonnière. Qu'elle était libre.

Elle ralluma la bougie avec la grâce d'une condamnée, et reprit sa position face au mur, comme face à la potence.

-"Mais je n'y arrive pas." Reprit-elle. "J'ai l'infime espoir que, un jour, j'arriverai à comprendre tes choix."

Elle eut un sourire qui fit saigner ses lèvres gercées.

-"Alors, amuse-toi bien avec les autres. Et je penserai à toi, piteusement dans mon coin, puisque c'est la seule chose que je ne me lasse pas de faire."

Et, alors qu'elle se levait lentement pour éteindre les bougies, elle entendit les cliquetis familier de la porte au loin.

Et le grincement de celle-ci qui s'ouvrait.

❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant