❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]

~Eighty

-"Pattenrond !"

Athalia fonça sur l'animal et le souleva dans ses bras, libérant le pauvre hibou qui était entré par la fenêtre et s'était écrasé violemment sur le canapé à cause du chat qui avait sauté sur lui.

Elle reposa le petit chenapan qui toisa le hibou, et caressa les plumes du pauvre oiseau qui tendit sa patte.

Elle aperçut le petit mot, dessus, et attrapa sa patte avant de le retirer.

-"D'où viens-tu ?" Murmura-t-elle en levant ses doigts pour faire voler des mouches qui volaient pas là et les lui donner à manger.

Le hibou se délecta, avec plaisir près d'elle, et elle déplia la lettre en fixant Pattenrond qui s'était assis sur le sol et fixait l'oiseau.

-"Ne vas pas à la prochaine bataille. Ils seront en surnombre avec un seul but, t'attraper." Lut-elle et elle fronça les sourcils en cherchant une signature.

Elle retourna alors le papier et sentit quelque chose, au fond de son coeur, s'effriter.

-"P.S : Rubis saura retrouver le chemin retour. Avec appréhension, maman."

Elle sentit ses yeux la piquer et elle cacha la lettre dans sa poche lorsqu'elle entendit les grincements de escaliers.

Elle regarda Rubis, qui sembla comprendre car elle déploya ses ailes et s'en retourna d'où elle venait par la fenêtre, disparaissant sous le soleil levant.

-"Athalia ?"

Marlène arriva dans le salon et fronça les sourcils, debout.

-"Tu pleures ?" Elle s'avança mais Athalia essuya ses joues d'un revers de la main.

-"J'ai une poussière dans l'œil."

Marlène s'approcha, son regard se posant vaguement sur le papier qui sortait de sa poche et le hibou qu'elle apercevait à peine au travers de la fenêtre.

-"J'ai déjà dit à Sirius qu'il devait faire le ménage, la poussière s'empile sur les meubles et le sol."

Elle eut un sourire et s'assit près d'elle sur le canapé, s'affalant sur les coussins.

-"Prête pour demain ?" Elle eut un lever de menton pour montrer qu'elle attendait une réponse.

-"Anxieuse." Elle regarda Pattenrond qui s'était posté sur le rebord de fenêtre et l'attrapa avant de le poser sur ses genoux, caressant son petit dos pour garder les idées claires. "Nous allons certainement reconnaître certains visages. Allons en perdre d'autres."

-"C'est la vie."

-"C'est la mort." Corrigea Athalia.

Marlène la fixa, regardant Pattenrond qui, comme mué de l'instinct protecteur, s'était levé sur ses pattes pour se poser sur la poitrine d'Athalia qui s'était allongée sur le dossier au fond du canapé, et ronronnait pour calmer ses battements de coeur effrénés.

-"Tu n'es pas obligée de venir, si tu ne te sens pas prête." Marlène posa sa main sur son épaule.

Athalia ne dit rien, fixant ses yeux.
Ne vas pas à la prochaine bataille. Ils seront en surnombre avec un seul but, t'attraper.

-"Je ne voudrais pas rater notre baptême de combat." Elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant mais Marlène ne se prit pas au jeu, gardant le visage impassible.

-"On le fait pour sauver tous ceux qui naîtront et sont déjà nés dans ce monde. Pour leur en offrir un meilleur."

Athalia hocha la tête, la raison comprenant, le coeur hésitant.

-"Sûrement." Murmura-t-elle en souriant.

Marlène ne dit rien, écoutant les bruits des oisillons sur les branches près des fenêtres ouvertes, les ronronnements tendres du chaton roux, des froissements des manches d'Athalia lorsqu'elle caressait l'animal.

-"Lily et James vont revenir d'ici quelques minutes." Elle se leva. "Avec le reste de l'Ordre."

Athalia ne dit rien, et Marlène remonta, chercher ses affaires qu'elle avait laissé en haut après sa douche.

Le salon allait bientôt être rempli.

La bataille allait bientôt commencer.

-"Vous n'auriez pas vu Peter ?" Sirius descendit les escaliers et regarda Athalia dans le salon puis Remus qui sortait de la cuisine. "Je dois lui demander quelque chose."

Remus s'approcha du salon, fixant Athalia qui donna exactement la même réponse que lui.

-"Pas depuis ce matin." Dit le jeune loup-garou en haussant les épaules.

                            *****

-"Merci, Queudver."

Tom s'approcha d'un pas du garçon mais ce dernier en recula d'un, enfermés dans la salle de réception privée de Tom Jedusor, à l'intérieur du Manoir Malfoy.

-"Ils seront certainement quelques dizaines." Le garçon s'inclina une nouvelle fois de peur de croiser le regard du sorcier.

-"Tu peux disposer."

Le frêle Peter hocha vivement la tête et se retourna vers la porte avant de se figer, sentant son coeur battre dans ses tempes.

-"Vous m'aviez promis qu'en échange d'informations sur notre prochaine attaque, vous laisseriez moi et mes amis en vie."

Il se tourna légèrement vers Tom qui s'était affalé sur son fauteuil.

-"Je tiens toujours mes promesses, Queudver." Il eut un sourire qui dévoila ses dents de plus en plus noircies par le Mal dans lequel il se plongeait.

Peter le remercia, s'inclinant une nouvelle fois en sentant ses membres trembler, et un elfe ouvrit la porte avant de le faire sortir discrètement sans que les autres Mangemorts ne le voient - ayant demandé au seigneur de se taire sur sa participation.

Il se changea en rat au milieu du jardin et sortit, allant chercher son balai plus loin dans les plaines, puis redevint humain et s'y accrocha désespérément, s'éloignant le plus possible de cet endroit qui lui donnait la chair de poule.

Oui, il avait brûlé les lettres de Tom qui lui demandait de le rejoindre, et avait réussi à organiser un compromis avec lui, sauvant ses amis et lui-même en échange de certaines informations non-importantes. Après tout, qu'ils soient informés ou non du nombre de sorciers de l'Ordre ou du lieu de leur attaque ne changeaient rien.

Ils se battraient quand même.

Oui, Peter ne revenait pas d'avoir réussi à berner le seigneur des ténèbres et d'être devenu un héros de l'ombre pour tous ceux à qui il tenait.