~Eighty-five

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-"Mademoiselle Malfoy."

Athalia leva la tête vers Dumbledore, au centre du salon, s'étant rendu square Grimmaurd pour rendre visite aux blessés qui y restaient quelques temps - le couloir principal s'étant momentanément transformé en coin blessé où ils se reposaient tous.

-"Je souhaiterai vous parler en privé." Continua l'homme et elle hocha la tête, se levant des genoux de Sirius pour le suivre à l'étage.

Le vieux sorcier s'aida de la rambarde pour grimper les marches mais elle voyait bien qu'il pouvait s'en passer s'il le souhaitait.

-"Allons donc dans cette chambre tranquille." Il désigna celle de Regulus et Athalia s'arrêta.

-"Celle-là, plutôt." Elle désigna la sienne et il la fixa quelques secondes avant d'aquiescer et d'y entrer en souriant.

Elle alluma la lumière, le regardant s'asseoir sur le rebord du lit, et refermer la porte d'un mouvement de tête.

-"De quoi souhaitiez-vous discuter, professeur ?" Demanda la femme en s'adossant contre le mur.

Albus leva ses yeux de malice vers les siens.

-"J'ai trouvé un moyen de vous ramener à votre époque, Mademoiselle Malfoy. Voilà de quoi je voulais discuter."

Athalia leva haut les sourcils, le coeur soudain serré.

-"C'est impossible, il n'existe aucun sortilège pour aller dans le futur." Répliqua-t-elle, peinant à y croire.

Il eut un sourire.

-"Il n'y en avait pas non plus pour aller dans le passé avant que quelqu'un ne l'invente."

-"Vous êtes à l'origine de ce voyage vers le futur ?"

Il hocha lentement la tête et elle resta coi, le fixant en tentant de savoir si c'était une plaisanterie ou non.

-"J'ai pensé que vous voudriez le savoir, si votre désir de repartir n'est toujours pas éteint."

-"Merci." Dit-elle vaguement et il se leva, époussetant sa robe de sorcier.

-"Poudlard vous sera toujours ouvert." Dit-il en guise d'au revoir et il redescendit les marches des escaliers sans un mot, la laissant seule dans sa chambre allumée.

                         *****

Athalia enleva une mèche de cheveux brune des yeux endormis du garçon, allongé sur ses genoux sur la falaise où ils étaient venus plusieurs fois admirer les étoiles, cette fois-ci profitant du soleil de midi sans nuage.

Elle caressait tendrement ses cheveux qui volait au vent, et leva sa main pour cacher le soleil de ses paupières tremblantes, les laissant se reposer complètement.

Sirius eut un sourire dans son sommeil et elle laissa sa main en suspens pour continuer de servir de protection contre la lumière ardente.

Non, quand elle était là, près de lui, elle ne voulait pas repartir.

Elle le savait déjà, c'était une certitude qu'elle ne pouvait réfuter.
Elle tapota ses chaussures vernies l'une contre l'autre, les jambes allongées, elle-même adossée au grand arbre, caressant la tête de Sirius sur ses cuisses.

Son ruban rouge volant dans ses cheveux attachés en un chignon desserré, elle avait l'impression que les rayons du soleil réchauffaient sa peau pour appuyer son choix.

Elle devait rester. Elle avait finalement accepté ce monde qui voulait enfin d'elle.

Elle devait se battre avec eux pour un monde meilleur, un monde où son jeune Elle vivrait.

Elle devait se battre pour elle.

Il fallait que quelque part brille et brûle la flamme de la résistance, et elle brillait en elle et en eux tous, ces enfants du monde qui souhaitaient la garder précieusement en vie, chétive qu'elle était, mourante qu'elle devenait, afin qu'elle finisse par brûler et briller jusqu'à dévorer ce qui restait du monde noir qu'avait engendré le Mal.

Dumbledore avait trouvé le sortilège trop tard - elle n'en voulait plus.

Elle regarda la chemise de Sirius sur laquelle elle s'était assise - Sirius l'ayant enlevé parce qu'il avait décidément trop chaud en ce mois d'avril.

Elle se figea soudain, sentant un rassemblement inouï de magie autour d'eux, comme si quelqu'un venait de transplaner.

Elle attrapa la tête de Sirius et le releva lentement pour le poser contre l'arbre et pouvoir, elle, s'accroupir et attraper sa baguette avant de se tourner vers les buissons plus en amont des plaines.

Elle plissa les yeux, fixant l'inconnu qui s'approchait. Il ne semblait pas l'avoir remarqué, et elle savait que ce n'était pas quelqu'un de l'Ordre, sa magie sonnant différemment.

Et ce, parce qu'il utilisait de la magie noire, magie qu'elle reconnaissait très bien.

Soudain un autre homme arriva, descendant des cieux, et elle se sentir écraser par sa puissance magique qui dépassait de loin la sienne, lâchant sa baguette sans le vouloir, ses yeux exorbités.

C'était Tom Jedusor.

-"Maître."

Le premier s'inclina et, au travers de sa vision brouillée par l'alarme urgente de partir d'ici qui résonnait dans son crâne, Athalia crut reconnaître la voix de Severus Rogue.

-"Qu'as-tu donc trouvé pour me faire venir ici, Severus ?" Demanda l'homme et la femme eut la confirmation de l'identité du mangemort.

-"J'ai entendu une prophétie vous concernant, Maître, dévoilée par Sibylle Trelauwney à Albus Dumbledore."

Tom hocha la tête, attendant.

-"Dois-je vous la citer, Maître ?"

-"J'attend." Répondit le sorcier.

Sirius bougea légèrement dans son sommeil et Athalia l'en empêcha précipitamment, son pouls battant à tout rompre dans ses oreilles.

-"Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche. Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois-" Severus s'arrêta. "Je n'ai pas entendu la phrase suivante car elle chuchotait, mais j'ai entendu le reste." Il reprit alors. "L'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit. Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois."

Tom ne dit rien, et Severus leva légèrement les yeux vers lui.

Et alors le grand arbre se mit à brûler, dévoré non pas par la flamme de la résistance, mais bel et bien par celle du Mal la rongeant, le visage du sorcier déformé par la rage.

Et Athalia pria, attrapant Sirius dans ses bras, fermant les yeux de toutes ses forces comme si ça pouvait chasser ce cauchemar qui n'en finissait pas.

❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant