~Twenty-two

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-"Prête ?"

Athalia mit immédiatement ses mains sur son soutien-gorge décrochée lorsque la porte s'ouvrit, et Marlène eut un rire.

-"C'est juste moi. Je passe prendre mon gilet."

Elle attrapa son gilet noir qui contrastait avec son tailleur blanc et ses cheveux attachés en un chignon serré à l'arrière de son crâne.

-"Je crois que quelqu'un t'attend, en bas." Commenta la jeune femme avant de refermer la porte des dortoirs.

Athalia eut un demi soupir, relâchant ses bras pour l'enlever et mettre sa robe. Les tulles sous son tissu de soie donnait un rendu de robe en crinoline, bien qu'une crinoline eut été trop inconfortable pour qu'elle ne s'en embarrasse. Elle attacha les lacets de son dos, agitant ses mains face à son miroir avant d'abandonner et de demander à sa baguette de le faire.

Elle sentit sa respiration se couper - sans doute avait-elle du prendre du poids depuis son arrivée- et regarda son décolleté en dentelle épouser parfaitement la naissance de sa poitrine.

Elle déposa un collier avec un pendentif qui vint se loger au centre de son décolleté, laissant glisser ses perles sur ses clavicules, et chercha les fermoirs de ses boucles d'oreilles en émeraudes sur sa table de chevet.

Elle attrapa au vol ses bagues dont l'une avec l'emblème de sa famille, supposait-elle : un dragon orné d'émeraudes et de diamants.

Elle mit ses chaussures à petits talons et s'empressa de prendre la poignée de la porte avant de s'arrêter, la relâchant légèrement.

Elle se tourna vers son lit, les sourcils tremblants.

Elle s'approcha de son sommier, le pas léger, quasi inexistant, et s'abaissa légèrement.

Puis en tira une clef, à peine de la taille de sa paume.

Celle qu'elle avait volé dans le bureau d'Albus quelques jours à peine après son arrivée.

Comment avait-elle fait pour en oublier l'existence ?

Elle la fixa durant de longues secondes, semblant décider qu'en faire.

-"Athalia ?" Hurla quelqu'un d'en bas et elle la glissa dans son sac à main à toute vitesse avant de se relever et de sortir de la pièce.

-"Je suis là."

Elle descendit lentement les marches, son petit sac pendue au creux de son coude, les bras levées pour tenir les pans de sa robe traînante sur le sol.

Regulus s'avança vers elle, le bras à demi tendu.

-"T'es lente." Remarqua le garçon.

Elle toisa son bras et descendit la dernière marche avant de commencer à marcher, le laissant en plan.

Le pauvre jeune homme accourut derrière elle et marcha sur sa robe - exprès ou non- la faisant presque trébucher.

Elle lui lança un regard noir lorsqu'il ouvrit la porte pour sortir de la salle commune, et elle le suivit non sans ruminer dans sa barbe inexistante.

-"T'en a mis du temps, on est les derniers." Soupira le garçon. "Déjà que j'avais pas envie d'y aller."

-"C'est toi qui m'a invité." S'offusqua la jeune femme. "Il ne fallait pas m'en parler, je serais tout aussi bien rester sur mon lit."

-"A lire les livres que tu as volé à mon frère." Ajouta-t-il et elle grinça des dents.

-"Pour l'anecdote, sache que je n'ai pas-"

Elle se fit interrompre par Severus qui, les ayant vu au loin, avait cru bon de les interrompre.

-"Je vois que tu te diriges vers le bal." Commenta-t-il d'une voix morne en parlant à Regulus sans pour autant lâcher Athalia du regard.

-"Pas toi ?" Demanda le jeune Serpentard et Severus eut un rictus.

-"Ce genre de futilité ne m'est guère plaisante."

-"Alors retourne dormir et laisse-nous y aller." Argua Athalia en prenant le bras de Regulus avec ardeur. "On est déjà en retard."

Elle tira le garçon vers les escaliers principaux et toisa Severus qui se retourna pour les regarder partir.

-"Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?" Regulus regarda la jeune femme qui attrapa sa robe et le lâcha.

Elle lui jeta un petit regard douteux avant de soupirer.

-"Rien. Je ne l'aime juste pas."

Il eut un ricanement.

-"Il fait cet effet à la plupart des gens."

-"Et toi ?"

-"Je ne suis pas la plupart des gens." Dit-il et elle ne put qu'aquiescer.

Ils arrivèrent finalement dans la Grande Salle toute décorée de fils d'or pendant depuis le néant, de paillettes apparaissant de nulle part et de petits plaisantins qui s'amusaient à mettre des fleurs d'or sur les gens, naviguant sur l'air de leur petite taille.

Les yeux rivés vers le haut, Athalia n'avait même pas remarqué les instruments au fond de la salle, qui jouait un morceau d'un sorcier célèbre chez les moldu, Beethoven.

Les robes frôlaient le sol sans jamais les toucher, volant sur les airs d'un goût marin, les fenêtres grandes ouvertes sur le lac noir se mélangeant à la couleur des ténèbres de la nuit du doux hiver automnal.

La grâce des gestes des danseurs n'avait d'égale que la justesse des notes qui dansaient sur l'air telles les danseuses d'opérette, sautillant le long du piano pour prendre leur envol de leurs grandes jambes près du violon et de la basse.

-"Ha, j'ai trouvé le buffet." Regulus tapa dans ses mains avant de designer les immenses tables dressées sur le côté droit de la salle, déjà cachées par les étudiants qui avaient fini de danser, les pieds enflés.

Il abandonna sa cavalière mais elle l'attrapa par le col.

-"Une danse." Ordonna-t-elle. "Tu n'as pas le droit de refuser."

Il déglutit, voyant son repas s'éloigner à mesure qu'elle le traînait sur la piste de danse.

Finalement elle posa sa main sur son épaule et l'autre dans la sienne tandis qu'elle sentait la sienne sur sa taille, ses doigts frôlant sa peau sur la fente qui longeait son dos.

Elle regarda les instruments qui liberaient les dernières notes de leur ami feu Beethoven, avant d'entamer un verset d'une complainte de Mozart.

Et alors leurs pieds se mirent en marche, pas comme les petits soldats que Régulus collectionnait, mais en harmonie avec les notes qui s'amusaient, glissants le long de leurs corps embrasés.


❛𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑣𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑎𝑛𝑠❜ [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant