By-Cœurs 3

Chapitre 5

Maxime

  Je me gare devant la maison des prospects. Alice est vraiment angoissée. Pendant tout le trajet sa main s'est agrippées à la mienne, ses jambes tremblaient et elle s'est enfermée dans sa bulle, ne me parlant à aucun moment.

— Je descends pour faire le tour et venir de ton côté.

— D'accord.

J'ouvre sa portière et tends le bras pour détacher sa ceinture.

— Quand tu es prête, tu descends et nous rentrerons à l'intérieur.

Elle acquiesce et observe tout ce qu'il y a autour de nous. Les frangins sont à la terrasse en train de boire des bières. Mes jumeaux viennent vers moi. Anthony est rentré de son université dès que j'ai prévenu qu'on rentrait ce soir.

— Lys - elle tourne la tête vers moi - si  tu regardes à gauche, tu verras Simon et Anthony, ils viennent vers nous. Je vais aller les voir tout en restant dans ton champ de vision.

— D'accord.

Je la laisse et m'approche de mes frères.

— Tu fais peur à voir, me taquine Anthony.

— Comment va-t-elle ? demande Simon.

— Je ne sais pas trop, bien et mal en même temps. Elle a accepté de parler au psy par peur que je ne puisse pas rester avec elle. On discute bien quand on est que tous les deux, mais impossible d'allumer la télé, elle panique toujours quand je sors mon téléphone de ma poche. Elle ne mange que le strict nécessaire. Le psy dit que c'est normal, elle a besoin de voir que ses actes ou les miens n'auront pas de répercussions.

— Tu vas en avoir du travail avec elle, ajoute Simon.

Je tourne la tête vers le pick-up, Alice ne me quitte pas des yeux et a rapproché ses genoux de sa poitrine. Elle semble si fragile quand la peur hante son visage. Les paupières lourdes, elle lutte contre le sommeil.

— Ouais, ça va demander un certain temps, je te l'accorde.

— Les travaux pour l'extension devraient être finis dans quinze jours, trois semaines au maximum.

— Ils sont rapides, ils ont commencé il y trois ou quatre semaines, non ?

— Ouais, tu sais qu'ils ont mis moins de quinze jours à faire l'écurie.

J'acquiesce, quand les frangins s'y mettent ils sont efficaces dans les travaux, il faut juste qu'ils arrêtent de procrastiner.

— Je vous laisse, je bougerai le Pick-up demain.

Je me dirige vers le véhicule, l'inquiétude commence à prendre place sur le visage d'Alice. J'ouvre sa portière.

— Ça va ?

Elle dit non d'un mouvement de tête.

— Lys, tu dois me parler pour que je puisse t'aider.

Je la prends dans mes bras, elle pose sa tête contre mon torse et on reste dans le calme pendant plusieurs minutes.

— Je suis fatiguée, murmure-t-elle.

— Tu vas venir avec moi, on va manger puis t'iras dormir.

— Je voudrais aller dormir tout de suite, si j'ai le droit.