By-Cœurs 3

Chapitre 73

Neymar

  Je trie les diverses affaires dans mon dressing pour faire de place à Andrea. À la fin du mois, elle apportera ses affaires. Il reste encore deux tiroirs pleins des habits de mon ex-femme.

    Je n'ai jamais pris vraiment le temps de vider ses placards, car premièrement je m'en fichais et deuxièmement, je ne voulais pas priver Elise. Si elle avait voulu récupérer quelque chose, elle pouvait venir se servir.

    J'ai discuté avec elle hier, elle m'a confirmé que je pouvais tout jeter sans problème. Jamais je n'aurais imaginé refaire ma vie, et voir à quel point ma relation avec Andrea est sérieuse ne m'inquiète aucunement. Ce n'était pas un objectif de refaire ma vie mais puisque cela s'offre à moi, pourquoi refuser ?

    — Papa.

    La voix d'Elise me ramène à l'instant présent. Elle s'approche et me donne un sachet.

    C'est une copie de bracelet qu'elle m'a offert au cours de l'été mais elle a rajouté l'initiale d'Alice. Je la serre dans mes bras et l'embête :

    — Mon bébé a beaucoup trop grandi.

    Elle déteste que je l'appelle comme ça et pourtant ça sera toujours mon bébé, qu'elle le veuille ou non. Elle n'aurait jamais accepté Alice aussi facilement il y a encore peu de temps. Tout change en ce moment, même si elle sera toujours notre princesse dans le club, il n'y a jamais eu autant de femme autour d'elle.

    La seule fois où Sam s'est mis avec quelqu'un, Elise devait avoir sept ans, elle l'a très mal supporté. Sam passait moins de temps avec elle et se préoccupait d'une autre personne que sa nièce. Lorsqu'enfin elle a accepté, la femme a trompé mon frère et depuis il n'y a eu personne. Et c'est pour ça que j'ai été surpris qu'elle accepte aussi bien Andrea puis Alice.

    Je souris en voyant Will arriver, il cherche les problèmes mais je ne dis rien. Il pose ses mains sur les côtes de sa nièce et elle sursaute.

    — Alex t'es chiant !

    — Comment tu m'as appelé ?

    Elise est foutue, c'est fatal de se tromper de prénom. Elle le sait et s'agrippe à ma chemise. Il la soulève du sol.

    — J'ai pas fait exprès ! Will lâche-moi !

    Et il la jette sur le lit. Elise éclate de rire et il continue de la chercher en la chatouillant. Mon frère est un grand enfant depuis toujours, il n'a jamais grandi et redeviens un grand enfant en compagnie de ses neveux et nièces.

    Quand enfin le calme revient, ils restent affalés sur mon lit.
  
    — Ça se passe bien avec Simon ? demande mon cadet.
  
    — Oui, répond-elle suspicieuse.
  
    — Si ça ne va pas, tu me le dis pour que j'aille le faire flipper un peu ou le tuer, peut-être ? Oui, c'est mieux. Il sait de toute façon que si tu pleures, il meurt, donc viens me prévenir.

    Il affiche son éternel sourire de psychopathe et Elise lui donne coup de coude dans les côtes.
  
    — Vous êtes tous aussi tarés les uns que les autres, la mort ne règle pas tout.

    Mon frère se marre en la contredisant pour l'enquiquiner. Il continue de la chercher pendant de longues minutes. Le pire c'est qu'il l'embête à chaque fois et qu'elle tombe systématiquement dans le piège.
  
    — Pour de vrai cette fois, il est gentil, il prend soin de toi, il ne te fait pas pleurer ? l'interroge mon frère bien plus sérieusement.

    Elle hésite un instant, je la connais la vérité, oui il la fait pleurer mais Simon ne va pas bien donc il ne peut pas porter un masque en permanence pour faire croire que ça va.
  
    — Presque, finit-elle par avouer tristement.

    Will me lance une œillade pour savoir s'il doit faire quelque chose et d'un signe de tête je lui dis de ne pas agir.

    Elise se confie à nous, elle explique que les cauchemars de l'enfance de Simon refont surface toutes les nuits, qu'il la réveille accidentellement à chaque fois. Qu'il est épuisé mais ne veut pas en parler et qu'il tente de faire bonne figure face à Maxime, qui, lui non plus ne va pas si bien que ça.

    Elle nous demande de ne rien faire. Mes neveux ont besoin de temps pour se remettre des derniers événements et nous leur accorderons uniquement si rien de grave ne se produit. Ils ont fini en garde à vue mais les faits sont si petits que le gérant de la casse ne porte pas plainte.

    Lorsque le silence revient je reprends le tri en vidant le dernier dans le sac poubelle.

    Alice arrive à son tour et reste sur le pas de la porte. Elle ne me quitte pas des yeux et semble réfléchir. Avant que je ne l'interroge, elle ouvre la bouche et m'informe :
  
    — Ce qui se passe dans ta chambre ne me concerne aucunement, jamais je ne veux savoir ce que tu fais avec Andrea.

    Elle se retourne et part. Je suis sidéré et ne réagis pas. Elise explose de rire et mon frère me regarde bouche bée.
  
    — Qu'est-ce que tu lui as appris comme bêtise ? tenté-je de savoir.
  
    — Rien, enfin, si, mais c'est hors contexte, ricane-t-elle. Lorsque vous avez fait du tir, on discutait et Riley posait des questions à Andrea et cette phrase, c'est moi qui l'ai dite. Je ne pensais pas qu'elle viendrait te la répéter, hilare, elle se tient les côtes.

    Je laisse Elise et Will pour rejoindre Alice dans sa chambre. Pongo dort sur le lit pendant qu'elle s'installe au bureau pour dessiner. Je m'assois au bord du matelas.
  
    — Ça va ma Chipie ?

    Elle acquiesce, cette habitude d'économiser des mots me surprend de plus en plus. Elle peut me parler pendant des heures de son livre mais pour les questions simples, un signe de tête suffit.
  
    — Pourquoi es-tu venue me dire ça ? Aurais-tu entendu quelque chose qui te dérange ?

    Je fais tourner le fauteuil du bureau pour qu'elle me regarde.

    — Non, c'est Elise qui l'a dit.

    — Tu n'as pas à t'inquiéter de ça. Je ne vais pas t'en parler. Par contre, si tu as besoin de discuter de ta relation avec Maxime, tu as le droit de m'en parler.

    Elle plonge dans ses pensées, mais ce n'est pas comme d'habitude, elle ne va pas aussi loin jusqu'à avoir les larmes aux yeux et claquer des dents.
  
    — Maxou, il m'a promis de ne pas m'empêcher de respirer parce que lui c'est un gentil.

    Mon neveu m'en a parlé de cette conversation il y a quelques jours et je me retrouve toujours aussi désemparé.
  
    — Exactement, lui c'est un gentil. Si tu as des questions, tu peux me les poser, aujourd'hui ou plus tard, dans tous les cas tu pourras.
   
    — D'accord, là je vais dessiner.

    En me levant, je l'embrasse sur la tempe et la laisse tranquille. J'ai bien compris que je venais de l'interrompre dans son activité.

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Elise a grandi et se montre mature 🥺

Personne n'a le droit de faire pleurer Elise, mais le cas de Simon est tellement à part 😔

Alice... elle a un peu de mal à dire les choses aux bons moments 😂

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 😕

Bon vendredi à vous ☀️

À dimanche pour le prochain chapitre 😁

Prêts pour fêter la nouvelle année ? 🥳

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