By-Cœurs 3

Chapitre 17

Neymar

Mon cœur bat bien plus vite qu'à la normale. Je n'aime pas du tout être dans une position de défense et d'être obligé d'attendre que l'équipe adverse réagisse pour savoir que faire.

Elle reste de marbre face à moi me faisant hésiter de plus en plus.

— Je comprends ce que tu m'as expliqué. Je comprends que tu aies pu arriver à ce que tu as sous-entendu, je pense avoir compris ce que ça voulait dire, j'ai bien vu la face cachée de mon métier avec mon supérieur aujourd'hui.

— Mais ?

— Mais rien.

Elle affiche un grand sourire et se met sur la pointe des pieds pour que ses lèvres retrouvent les miennes. Toutes tensions s'évanouissent de mon corps et le soulagement me gagne. Elle glisse ses mains en coupe sur mes joues et continue de m'embrasser.

Je comprends que pour elle, c'est du sérieux, ça ne sera pas juste un coup d'un soir, elle a besoin d'être rassurée, de tout savoir par sécurité.

Pourquoi ? Je ne sais pas, mais elle en a besoin c'est évident.

— Je dois repasser chez moi avant d'aller dîner. Tu m'attends ici ? J'en ai pour un quart d'heure, vingt minutes pas plus.

— Il est où ton appart ?

— Comment sais-tu que c'est un appart ?

— Vingt minutes maximum, ce qui fait un périmètre de dix minutes pas plus, vu ton métier, tu es en location par ici, dans un appart.

— En effet, t'as raison, rit-elle.

— Tu laisses ta voiture là pour le week-end ?

— Je passe le week-end avec toi ? ses iris brillent d'envie.

— Si tu en as envie oui.

— Il se peut que j'en ai très envie.

— Alors grimpe. C'est quoi l'adresse ?

— Je vais te guider.

Plus elle me guide et moins j'apprécie ce que je vois. Elle habite en plein quartier nord, soit un des pires quartiers. Quand elle m'indique où me garer je ne suis pas serein. Ce n'est pas du tout une zone sécurisée, une femme seule qui vit ici, c'est bien trop dangereux.

— Tu n'habites pas ici ?

— Si. C'est là que je suis la plus utile pour aider les gens dans le besoin.

— Je n'aime pas ça du tout.

— Ta moto ne craint rien.

— Comment peux-tu en être sûre ? Et même si je m'inquiète pour elle, je m'inquiète plus de savoir que tu vis ici qu'autre chose.

J'enroule une de ses mèches de cheveux autour de mon index.

— Elle ne craint rien parce que les petits qui vivent dehors m'ont vue descendre et qu'ils vont passer le mot, comme je les aide, ils ne me volent rien.

Je jette un coup d'œil aux alentours, en effet plein d'ombres sont en mouvements. Sauf que ça ne me rassure aucunement, elle ne peut pas rester vivre ici.

— Je n'aime tout de même pas savoir que tu vis là. Tu sais que je ne te laisserai pas vivre ici encore très longtemps si on est ensemble ?

— Je ne crains rien. Et oui je m'en doute, mais certains jours j'ai des réunions à sept heures donc je dormirai ici pour être plus proche.

— Je reformule : si on est ensemble, ici, c'est fini. Tu viendras dans ce quartier uniquement accompagnée d'un prospect au minimum.

Mon ton est très sérieux, je ne pourrai jamais être serein quand elle viendra dormir ici, je serai incapable de la laisser faire. C'est beaucoup trop dangereux, elle pourrait se faire agresser n'importe quand par n'importe qui.