By-Cœurs 3

Chapitre 6

Neymar

   Comme tous les matins après mes quatre heures de sommeil quotidien, je descends me faire un café.

    Starly, une des chiots, arrive en courant du salon et me fait la fête.

    Je l'emmène dehors et joue un peu avec elle.

    En retournant dans la cuisine, je constate que Sam vient de se lever.

    — Depuis quand tu te lèves si tôt ?

    — La p'tite jeune vient à la maison tout à l'heure, je voulais être debout.

    — L'assistante sociale ?

    — Ouais, elle commence à me les briser.

    — Sérieusement, quelle femme ne te les brise pas ?

    — Ma nièce.

    — Non, ce n'est pas une femme, c'est mon bébé, ne la fait pas grandir, s'il te plaît.

    — Oui, bien sûr, je te laisse aller expliquer à Simon que c'est pas une femme, cet enfoiré se met à rire.

    — Ils grandissent trop vite. Ils sont où nos gamins innocents et insoucieux ?

    — Ouais, ils grandissent trop vite c'est sûr, on ne parlera pas des triplés.

    Depuis qu'il a appris l'existence des triplés, il s'en veut de ne pas avoir été au courant de leur existence et je le comprends, je n'imagine pas une seconde ne pas connaître mes enfants depuis leur naissance.

    — D'ailleurs tu as vu Maxime hier soir ?

    — Non, la Petite est tellement flippée que je le laisse gérer tranquillement.

    Il se sert un deuxième café et en boit une gorgée.

    — Il va en chier avec elle, vu le cri qu'on a entendu hier soir, ajouté-je.

    — Je ne pense même pas qu'il la rendra sociable, elle va probablement vivre en ermite.

    — À la fin des travaux, d'emménager ici avec le boucan d'Elise et les garçons, elle devrait avoir moins peur.

    — Espérons. Bon, l'assistante sociale vient pour un rendez-vous avec toi, vers sept heures trente.

    — Pourquoi ici ? Elle ne devrait pas me voir à l'orphelinat ?

    — Quand elle m'a dit « Vous n'avez pas votre mot à dire, je donne les rendez-vous, les lieux et les heures, vous les honorez, vous n'avez pas le choix ! » j'ai laissé tomber.

    Je ricane, il n'a aucune patience avec qui que ce soit d'autre que les enfants.

    — OK, je m'en occuperai.

    Je sors avec deux tasses à café dans la main pour aller voir Noah qui était de garde au portail cette nuit. La berger suisse de six mois me suit.

    — Salut, quelque chose à signaler ? demandé-je en tendant une tasse au prospect.

    — Merci, non absolument rien.

    — Une femme doit passer dans peu de temps. C'est l'assistante sociale, tu prends bien en photo la pièce d'identité qu'elle présentera.

    Nous discutons quelques minutes sans porter attention au chiot. Elle arrive en courant saute sur le muret, mais se rétame en tombant de l'autre côté et touche le sol dans un couinement.