Chapitre 56

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Neymar

  — Veux-tu aller dormir dans la maison ? proposé-je à la Petite qui tremble de froid et s'endort debout contre moi.

Elle acquiesce lentement.

— Tu peux marcher ?

Ça lui demande un effort surhumain de bouger sa tête pour dire non.

Je laisse une main dans son dos et place l'autre sous ses genoux avant de la soulever du sol. Elle se blottit contre moi et je l'emmène dans la maison. Bercée par mes pas, sa tête dodeline doucement. Elle divague entre deux mondes mais ne va pas tarder à s'endormir.

Andrea travaille à l'îlot de la cuisine, assise devant son ordi, elle relève les yeux et me sourit avec tendresse. Dans le salon, je dépose Alice sur le canapé.

Alors que je la pensais endormie, elle ouvre les yeux et à sa façon de me regarder je sais qu'elle ne sera plus jamais seule. Elle est à sa place ici, dans cette maison. Je refuse qu'elle pense que nous pourrions l'abandonner. Elle a vécu bien trop de merdes pour continuer à avoir peur.

J'en ai parlé avec Andrea, j'ai émis l'hypothèse de l'adopter, cependant quand elle me regarde de cette façon, ma décision est prise.

Elle n'a vraiment confiance qu'en Maxime. Si sans raison elle accepte mon contact et arrive à se détendre dans mes bras comme avec mon neveu, ce n'est pas pour rien.

— Tu crois que moi aussi j'ai un papa quelque part comme Elise t'a toi ? questionne-t-elle la voix branlante.

Elle semble brisée, elle se rend compte qu'elle n'a pas eu une vie normale en observant la façon dont ça se passe ici. Et cette simple question m'ôte tous les doutes que j'ai pu avoir jusqu'à maintenant.

— Oui, tu en as un quelque part mais je ne peux pas te dire où.

— Je le trouverai un jour ?

— Je ne sais pas, c'est possible mais il ne faut pas trop espérer.

— J'aurais aimé que ça soit toi.

J'en parlerai à Tom un peu plus tard et à Elise dès qu'elle rentrera pour officialiser tout ça mais ma décision est prise.

— Ça te ferait du bien de me considérer comme ton papa ?

— Oui...

— Alors je t'autorise à le faire, si tu en as envie, si tu en as besoin, tu peux. Si tu as besoin de moi à un moment, tu m'appelles et je viendrai - un petit sourire naît sur ses lèvres. - Je te le promets et je respecte toujours mes promesses. Maintenant ferme tes yeux, tu as besoin de te reposer.

— Tu restes avec moi ?

— Le temps que tu t'endormes, oui.

Ma main dans ses cheveux lui donne envie de fermer les yeux.

— Tout le temps ?

— Si tu veux.

Je me penche et l'embrasse sur la tempe avant de m'installer dans le canapé.

— Fermes les yeux petite Chipie.

Elle se retourne face à moi, la tête sur ma cuisse. Ses doigts se resserrent sur mon tee-shirt.

Je lui caresse doucement le visage pour qu'elle s'endorme sereinement. En relevant la tête je découvre Andrea et Maxime les larmes aux yeux.

Ma main continue ses gestes. Alice finit par se détendre, ses doigts relâchent le tissu.

Au bout de quelques minutes, je sors discrètement mon téléphone de ma poche pour gérer mes mails, les prochaines livraisons et les problèmes dans les autres chapitres par message avec Sam.

D'une seule main ce n'est pas des plus pratiques. Alors, quand je sens qu'elle dort plus profondément, j'écris les messages avec les deux mains.

Bien sûr, ça ne convient pas du tout à la Demoiselle. Je comprends vraiment pourquoi Maxime la compare à une oursonne. Elle commence à s'agiter et à geindre d'insatisfaction dans son sommeil.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant