Chapitre 22

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Neymar

    Les enfants sont tous rentrés dans la maison se mettre un film après cette journée mouvementée en bêtises. Nous sommes installés sur la terrasse du toit. Les canapés sont vraiment confortables.

    Andrea est arrivée assez tard. Assise sur mes genoux, pelotonnée contre mon torse, elle bâille pour la énième fois.

    — Tu veux aller te coucher ?

    — Non je suis bien là.

    Mes doigts flânent sur sa peau, même s'il y a les frangins, c'est assez calme pour se détendre.
   
    Dimitri se lève et annonce qu'il va se coucher, au même moment, Elise arrive de sa chambre, comme à son habitude, par les arbres. Elle croise le regard de Dimitri et vient vers lui.

    — Elise dans toute sa splendeur, elle vient de faire une connerie.

    — Comment tu sais ?

    — Elle va faire un câlin à Dimitri avant de lui dire à l'oreille ce qu'elle a fait.

    Ça ne rate pas, elle chuchote et redevient une petite fille qui a fait une bêtise, se protégeant dans les bras d'un adulte.
   
    Je ris en observant Aaron arriver les cheveux rouges. Elle a dérogé à leur règle, l'heure est passée. De plus, Elise et Aaron sont dans la même équipe.

    — Je te jure c'est un accident. J'ai oublié, se défend-elle.
   
    — Tu te fous de moi ?

    — J'ai oublié que j'en avais mis dans les deux shampoings.

    — Je ne vais pas rétorquer maintenant, l'année prochaine tu prendras cher.

    Aaron fait demi-tour et rentre, Elise se décompose sous les rires des frangins pendant que Dimitri la réconforte.

    — On devrait rentrer, tu me sembles bien fatiguée, murmuré-je à ma Daenerys.

    — Tu restes avec moi ?

    — Oui.

    Un sourire naît et elle m'embrasse doucement avant de se lever.



    Andrea est en train de lire un dossier quand j'entre dans la chambre après ma douche.

    — Tu bosses encore ?

    — J'aimerais que tu le lises.

    — C'est un des enfants du centre ?

    — Lis-le, je t'explique après.

    Je m'assois et prends le dossier.

    Je lis tout le document, c'est un compte-rendu d'un médecin légiste.

    La conclusion se résume à un viol sur une mineure de sept ans. L'agresseur serait l'oncle de la victime. Cette dernière a eu un déchirement vaginal qui a nécessité une chirurgie réparatrice.
   
    Je relève les yeux du dossier, ma blondie a les larmes aux yeux.

    — C'est ton dossier n'est-ce pas ?

    — Oui.

    — Viens-là.

    Elle se cale dans mes bras et nous restons allongés dans le calme. Les larmes coulent sur ses joues.

    Parler de son agression est une étape difficile, elle a suffisamment confiance à moi pour me confier son passé. Ça sera à moi d'être doux quand nous irons plus loin de façon à ce que tout se passe bien sans qu'elle ait peur ou qu'elle n'appréhende que je pourrais lui faire mal.



    Environ vingt minutes se sont écoulées puis elle se redresse.

    — Ça fait plusieurs jours que je voulais t'en parler, je ne savais pas trop comment aborder le sujet.

    — Je comprends, ce n'est pas forcément facile d'en parler.

    — J'avais surtout peur de ta réaction.

    — Quoi ? Pourquoi ?

    Je ne comprends pas ce qu'elle sous-entend. Je n'ai jamais laissé penser que c'était un problème. La violence ou les agressions sont même un sujet que nous n'avons jamais approfondi en dehors de parler d'Alice et des jumeaux.

    — Mon premier copain m'a quittée après qu'on ait couché ensemble la première fois car finalement j'étais trop salie pour qu'il me présente à sa famille. Et mon second est parti dès que je lui en ai parlé. Depuis je n'ai fréquenté personne.

    La pression monte en moi, ces deux merdes m'héritent de pourrir en enfer. Je ne supporte pas qu'on reproche les faits à la victime. Tout repose uniquement sur l'agresseur. Ce n'est jamais la faute de la victime. Ce genre de chose arrive bien trop souvent...

    — Je voulais que tu le saches surtout parce que je suis vraiment bien avec toi, mais que je ne suis pas encore prête à aller plus loin encore.
   
    — Quand tu seras prête tu me feras signe.

    Elle acquiesce et se rallonge, détendue, contre moi. Mes doigts se promènent sur ses bras.
  
    — Dans une situation comme la tienne, les seules personnes fautives ce sont les adultes qui ne voient pas ce qui se passent sous leurs yeux et l'adulte qui fait l'acte.

    — Pourquoi ai-je l'impression que tu te reproches quelque chose ?

    — Parce que c'est le cas. Je n'ai su protéger ma propre fille et je m'en voudrai toute ma vie.

    Je me le reprocherais toujours de ne pas être monté ce jour-là, de ne pas avoir senti qu'il y avait un problème. J'étais dehors en train de rire avec les frangins pendant que ma petite fille, mon bébé, se faisait agresser. À mes yeux, elle sera toujours mon bébé.
   
    Andrea laisse échapper un hoquet de surprise.
  
    — Elise a subi un viol ?

    — Oui, en 2016 dans sa chambre pendant que j'étais à la terrasse.

    — Un de tes membres ? s'inquiète-t-elle.

    — Non, un mec que je pensais mort depuis des années, il est arrivé par la forêt puis est passé par le toit, il l'attendait dans sa chambre.

    — Tu m'as dit qu'un prospect surveillait en permanence les caméras de sécurité de la forêt.

    — Il y a les caméras depuis 2016.

    — Je vois.

    Le silence nous entoure, je la sens apaisée de m'en avoir parlé.
   
    — C'est pour ça que tu es partie du Wyoming ?

    — Oui, mes parents ont tout de suite dénoncé mon oncle, mais de rester vivre là-bas m'épuisait, alors je suis partie.

    Elle repose sa tête sur mon torse et le calme reprend place dans la chambre.
   
    Avant qu'elle ne s'endorme, je la rassure une dernière fois :

    — Si quelque chose te met mal à l'aise, tu me le dis. C'est à moi de m'adapter pas à toi.

    — Merci, souffle-t-elle avant de m'embrasser avec tendresse.


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Elise, c'est pas bien d'avoir trahi Aaron 😳

Maintenant vous connaissez le passer d'Andrea 😕



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon dimanche à vous ☀️

À demain pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant