Chapitre 35

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Neymar

    La fin d'après-midi se passe plutôt bien. Ma Daenerys est détendue et bien moins fatiguée qu'hier.

    Sa famille se gare et elle fixe la voiture.

    — Je le savais, j'en étais sûre ! Bon courage, moi j'abandonne déjà. Ne comptez pas sur moi !
   
    — Qu'est-ce que tu racontes ? m'étonné-je.

    Elle lève sa main pour faire un décompte.

    — Riley dans : 3, 2, 1.

    — Ooooh, mais c'est hyper grand ici ! la voix de sa cousine porte jusqu'ici.

    Les frangins ne savent pas s'ils doivent rire ou pleurer de la prévention de ma blondie.

    — Elle va jeter son dévolue sur deux ou trois et tu verras, elle ne va pas les lâcher de la soirée.

  
    Riley fait un tour de table pour dire bonjour à tout le monde.  

    Ma Daenerys compare sa cousine aux chiots qui frétillent de tout leur corps quand ils voient quelqu'un.

    Le téléphone d'Andrea sonne, elle s'écarte du groupe et je tends l'oreille.

    — Comment ça trois places ? Vous deviez m'en trouver au moins sept.

    — ...

    — Vous vous foutez de moi ? C'est votre travail de leur trouver une place quelque part !

    Je ne l'ai pas encore vu s'énerver de cette manière. Dès que ça concerne des enfants, elle devient très protectrice.

    — ...

    — Vous payez ? Vous voulez que je vous paie pour que vous trouviez une place à des enfants en danger alors que c'est votre métier ? Vous ne faites rien d'autre de vos journées que de chercher des places pour ces enfants maltraités !

    — ...

    — J'ai besoin de quatre places. Trois ce n'est pas assez, donnez-moi quatre places.

    Elle s'accroupit contre la maison, désespérée de trouver une solution. Je n'aime pas la voir aussi déçue et triste. Elle ferait n'importe quoi pour aider tous les enfants en danger chez leurs parents, mais l'État ne met pas les ressources nécessaires à sa disposition pour agir efficacement.

    — ...

    — Il me faut absolument quatre places ! C'est beaucoup trop important, je ne peux pas laisser ces quatre enfants là où ils sont.

    Sa voix tremble légèrement, je me lève et la rejoins. Je me mets à sa hauteur et elle s'appuie contre moi.

    — De toute façon je n'ai pas le choix, je me contenterai de trois places... je vous envoie un mail des dossiers prioritaires.

    Elle raccroche et commence à se relever.

    — Reste-là une minute, souffle un coup.

    — Comment suis-je censée aider des enfants si le système n'est que pots-de-vin ? Je ne vais jamais tenir comme ça.

    Je n'ai aucune réponse à lui apporter. Tout le système fonctionne au pot-de-vin, je suis le premier à utiliser l'argent pour faire passer mes marchandises. La seule différence c'est que je serais incapable de me regarder dans une glace si cela concernait la maltraitance infantile.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant