By-Cœurs 3

Chapitre 16

Neymar

    Je me trouve dans mon bureau à l'orphelinat. Je n'arrive pas à me dire que je vais bosser ici, en sachant l'horreur qu'ont vécu mes neveux, Alice et tant d'autres gamins. Parce qu'il ne faut pas être Einstein pour se douter que s'il a fait du mal à trois gamins, il en a forcément fait à d'autres sur une multitude d'années.
   
    Je fouille dans les armoires, accroupi, je repère plusieurs boîtes que je n'ai pas encore ouverte. C'est seulement la troisième fois que je viens dans cette pièce alors il me reste encore pas mal de paperasse à lire.
   
    J'en sors une, des papiers. J'en sors une deuxième, des papiers également. Je vais devoir tout lire de toute façon.
   
    Sam gère plutôt bien les employés et les activités pour les gamins. Il a acheté énormément de nouveaux jouets et a refait l'intégralité des garde-robes, elles étaient très pauvres en vêtements.
   
    La porte s'ouvre et je sais que c'est elle. Évidemment je souris à l'avance.

    — Salut, dit-elle d'une voix chaude.
   
    Je me relève et m'approche.

    — Salut, réponds-je d'une voix suave.

    Elle passe ses bras autour de ma nuque et fond sur mes lèvres. Une main posée sur ses reins, l'autre dans ses cheveux. Ses lèvres sont absolument divines.

    — Comment allez-vous Monsieur le Directeur ? sourit-elle.

  

    Ma Daenerys m'explique ce qu'on va évoquer pendant la visite de son supérieur, Monsieur Hudsin. Il arrive peu de temps après.

    Une vraie tête de con... Longue réunion en vue, soufflé-je.

    — Ce que nous n'arrivons pas à comprendre Monsieur Anderson c'est le départ précipité de Monsieur Strattom. Nous avions une parfaite entente lui et moi, il m'aurait averti s'il devait s'absenter.
   
    — Je ne peux vous répondre sur cette question, c'est à lui qu'il faut demander ça.

    Les enfants, je dirais six à dix ans, s'amusent dans le salon, des jouets sont éparpillés un peu partout. Les voir jouer montrent qu'ils commencent à aller mieux.

    — Il faudrait leur apprendre à ranger.

    — Ils sont en train de jouer, ils rangeront avant d'aller faire autre chose.

    — Mmmmh.

    Je vais lui éclater sa gueule de con, ça lui remettra les idées en place.
   
    Nous arrivons dans le jardin.

    — Avez-vous envisagé de réduire l'espace pour pouvoir mettre un bâtiment en plus ?
   
    — Un bâtiment en plus, pour ?

    — Pour y fourrer plus de gamins et avoir un meilleur rendement.

    — Pardon ?!

    Son espérance de vie diminue seconde après seconde.
  
    Je n'ai jamais été aussi rapidement énervé par une merde pareille...
   
    — Plus vous avez d'enfants sous votre garde, plus l'état vous paye. N'hésitez pas à doubler le nombre de lit en chambre, ils n'ont pas besoin de si grands espaces.

    — Vous plaisantez j'espère ?

    — Je vous donne quelques clefs pour que votre business fonctionne mieux.

    — Ce n'est pas un business, on parle d'enfants !

    — Vous appelez ça comme vous voulez, je m'en fiche vous savez. Je viens voir les normes de sécurités comme vous êtes nouveaux, mais le reste je vous laisse gérer vous êtes déjà bien gentil de les accueillir en journée. Monsieur Strattom ne les autorisait à venir que la nuit, douze heures sur vingt-quatre de présence pour les garçons à partir de neuf ans.