Chapitre 59

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Neymar

Après m'être absenté toute l'après-midi, pour faire du repérage avec les frangins, je me gare enfin dans le club et descends de ma moto.

Arturo, un ami de longue date qui vit à la frontière à des infos sur le mec qui a infiltré notre réseau pour modifier la dernière livraison. Il arrive, avec deux de ses hommes.

Nous discutons quelques minutes puis allons dans mon bureau. J'ouvre la porte et Alice dort sur mon canapé.

— Installe-toi je gère l'intruse.

Il rit et s'assoit.

Je m'agenouille devant le divan et glisse un doigt sur sa joue.

— Alice, qu'est-ce que tu fais ici ? Allez ma Chipie, il faut se réveiller.

— T'étais pas là... marmonne-t-elle.

— Je te l'avais dit que j'étais occupé aujourd'hui. Tu vas aller dans le salon.

— Nonmoijveresteravectoijvepasallerailleur !

— Alice, je ne comprends pas quand tu n'articules pas. On va discuter avec Arturo, tu ne pourras pas te reposer.

Elle croise les bras et fait la moue boudeuse. Je sais que c'est compliqué pour elle, trop de nouvelles émotions et la frustration est difficile à gérer.

Déjà que pour un adulte sans trauma, la frustration peut être complexe, alors pour un petit être comme Alice, je n'imagine pas à quel point ça se bouscule dans sa tête.

Je l'embrasse sur la tempe.

— Reste là si tu veux mais tu ne vas pas pouvoir te reposer.

Je me redresse et échange en español avec Arturo :

— En parlant dans ta langue, aucun risque qu'elle comprenne.

— Ce n'est pas Elise ?

Il ne vient que rarement par ici, donc il a très peu vu Elise.

— Non, c'est une petite de l'orphelinat retrouvée enfermée dans la cave.

— Pauvres gosses qui n'ont rien demandé. Nous essayons de démanteler un trafic, ils enlèvent des gamines, pour les vendre.

— Au besoin tu m'appelles.

Il acquiesce avant d'enchaîner :

— Pour en revenir à ton affaire, un mec sorti de nulle part a essayé de me convaincre d'investir dans un nouveau cartel et pour faire simple, tu utilises leur port. Tu ne vas pas avoir beaucoup de choix. Tu dois t'imposer, déclare une guerre avant ta prochaine livraison. Elle a lieu quand ?

— En février. Déclarer une guerre... Tu as de quoi nous soutenir ?

Ce n'est pas arrivé depuis quelques années, nous étions plutôt tranquilles sur notre territoire. Au vu des nouveaux problèmes, il va être préférable d'agir plutôt rapidement.

— Oui, j'ai deux cents hommes, aux alentours et je peux en avoir deux cents de plus. En arme, j'ai déjà un très beau stock un peu partout dans le pays.

— On laisse passer le nouvel an, on attaque deux jours après, ils répondent, on confine et mes autres membres arrivent, sans leur régulière et sans les enfants. Tes hommes attaquent en même temps que nous, ils sont encerclés, ils devront se rendre ou ils mourront. Reste à savoir combien ils sont.

— Pas encore nombreux, très doués en informatique mais des brelles sur le terrain.

— Nous devrons augmenter nos armes par sécurité.

Nous avons un plutôt gros stock mais en cas de guerre, il est préférable de l'augmenter considérablement.

— Je peux te fournir pour que tu ne passes pas par le port.

— J'en parle à Samuel et uniquement à lui pour l'instant, le temps de prévoir notre attaque principale et notre plan de replis. Dans une dizaine de jours j'en parlerai aux membres de ce chapitre et je préviendrai les autres chapitres de se préparer mais sans détailler.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant