Chapitre 67

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Maxime

  Quand les flics s'écartent, Antho me lance un regard inquiet, du sang a giclé un peu partout. Je sais que Simon va bien quand je l'entends rire.

— Espèce de taré ! s'emporte Antho.

Ce qui le fait encore plus rire et se répercute sur moi.

Un flic le relève, il saigne de la pommette et du nez, des ecchymoses apparaissent déjà sur ses bras, ses jambes et son dos.

— Vous riez ? Vraiment ? Antho arrive à bout de nerfs.

— Notre enfance se résume à ça, mais les souvenirs ne sont pas tous mauvais, explique Simon.

Les flics nous menottent et nous sommes embarqués dans une voiture de patrouille. Nos motos sont abandonnées, alors on espère juste que des petits cons ne viendront pas les démonter. Parce que c'était exactement ce que nous faisions avec Simon, démonter des pièces par-ci par-là pour nous occuper.





Pendant tout le trajet, Antho était angoissé, avec Simon on s'est foutus de sa gueule. Le pauvre vingt-deux ans de casier vierge, il découvre qu'il a des jumeaux et nous l'enfonçons dans nos conneries. Oui, ça nous fait beaucoup rire.

Les flics nous mettent dans une cellule avec un téléphone fixé au mur. Il faut glisser des pièces à l'intérieur.

— J'ai des pièces, j'appelle qui ? demande Simon

— Tu connais le numéro de qui ?

— Elise.

— Elle va te défoncer, ricané-je.

Il sort les pièces et prend le combiné, je me colle à lui pour écouter pendant qu'Anthony fait les cents pas.

— Hola mi Corazón.

— Où est-ce que vous êtes Captain ? Alice n'est pas bien.

— Tu écoutes bien et tu donnes les infos à ton père mais tu ne lui passes pas le téléphone.

— Je pense que c'est trop tard, réplique Neymar.

Je me mets à rire. C'est sûr que là, on ne fera rien dans son dos. On va prendre très cher en rentrant.

— Il se pourrait qu'on ait un peu fait les cons... reprend mon frère.

— Où êtes-vous ?

— En garde à vue au commissariat de Green Valley... las, il se passe une main sur le visage.

— Tous les trois ?

Ça aurait été la totale si nous avions chacun été amené dans différents postes de police, Antho n'aurait pas été au bout de ses peines.

— Ouais.

— J'espère pour vous que vous n'avez rien fait de grave, on arrive.

Il raccroche.

— Ils vont nous faire quoi tu crois ?

— On devra garder le portail ? C'est bon Antho arrête ! Pose tes fesses, ils arrivent.

Il s'exécute et sa jambe tremble. Il me ferait presque de la peine mais je préfère me moquer de lui pour détendre l'ambiance.

Avec Simon nous reparlons de notre première garde à vue pour mineur, on avait sept ans, envie d'explorer le monde. Le pire c'est de nous être fait arrêter à la même casse.

— Vous vous êtes déjà confondus ?

Simon me lance un regard du style « notre frère est débile ? »

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant