By-Cœurs 3

Chapitre 78

Neymar

   Au réveil, Alice est toujours contre moi, elle remue alors j'ouvre un œil. En me redressant sur un coude, je remarque qu'elle dessine sur l'iPad. Je l'embrasse sur l'épaule et elle tourne la tête vers moi.

    — Ça va ?

    — Oui.

    — Qu'est-ce que tu dessines ?

    — C'est Stan.

    J'observe l'écran, ses traits sont précis, elle s'applique bien plus que tous les autres portraits qu'elle a dessinés jusqu'à présent.

    — Après ça sera fini ? elle bascule sur le dos, le visage soucieux.

    — Après quoi ? Qu'est-ce qui sera fini ? demandé-je en la cajolant pour qu'elle se détende.

    — Si tu retrouves Stan, il ne m'emmènera pas et après ça sera fini ?

    — Même si nous ne le retrouvons pas, personne ne t'emmènera. Je ne laisserai personne faire du mal à un de mes enfants une nouvelle fois. Dans le club, nous te protègerons toujours autant que possible. Tu ne dois plus te soucier que qui que ce soit puisse te faire du mal. Tu es en sécurité ici ma Chipie.

    J'essuie une larme qui coule le long de sa joue. Toujours aussi sensible.

    — Nous retrouverons Stan et il ne pourra plus jamais te faire peur, c'est une promesse que je te fais et je la tiendrai.

    Elle acquiesce et réfléchit, comme à chaque fois, ses lèvres bougent sans émettre de son.

    — À quoi penses-tu ?

    — Tu pourrais faire des gaufres ?

    — Oui, je peux en faire, laisse-moi le temps de me doucher et je t'en fais.

    — Oui, mais pas cramées.

    — Comment ça pas cramées, je ne les crame pas.

    — Si l'autre jour tu as fait cramer.

    J'éclate de rire face à sa moue dubitative.

    — J'en ai fait cramer deux, les deux premières.

    D'un mouvement de tête, elle dit non. Je la chatouille pour l'embêter et elle se tord de rire.

    Il a fallu du temps et de la patience mais maintenant, la nourriture n'est plus un problème et c'est déjà une grande victoire.

    — Je me douche et je te fais des gaufres.

    — Oui.

  

    Sam boit son café dans la cuisine avec nos deux autres frères. Alice se faufile dans mon dos pour se cacher.

    — Tout va bien, n'aies pas peur.

    Pour la sociabilisation, on repassera une autre fois. Elle attrape ma main.

    — Ça va être compliqué que je te fasse des gaufres si tu ne me lâches la main.

    Son regard se fige, je tourne la tête, elle fixe la main d'Alex. Je me déplace pour lui bloquer la vue. Elle relève la tête et de ses bras m'entoure la taille.

    — Elle va être longue cette journée...

    — Alice.

    Elle reconnaît la voix de Sam et accepte de le regarder.