By-Cœurs 3

Chapitre 77

Neymar

  Nous ne bougeons pas depuis un bon nombre d'heures. Une cargaison directe de Colombie vient d'arriver. Je reste persuadé que c'est de la coco.

Aucun visage n'apparaît sans cagoule. Les frangins ne peuvent pas faire de photos pour qu'on recherche, avec une reconnaissance faciale, d'où ils viennent.

Dimitri et Sam n'en peuvent plus de rester là sans bouger, sans rien faire.

Nous évoquons le problème de Simon. On a bien compris qu'actuellement il resterait aussi muet qu'une tombe. On va attendre quelques temps avant d'en reparler avec lui, mais il va être impératif qu'il s'explique.

Heureusement que Will était présent lorsque Simon a évoqué son pire souvenir à l'orphelinat, il a compris que c'était à cause des flashbacks et n'a aucune rancœur envers notre neveu.

Le téléphone de Sam nous interrompt en vibrant.

— C'est Elise - il décroche en haut-parleur - oui ma Chérie.

— Il se peut, mais vraiment juste un chouille qu'on ait fait une connerie, elle articule très mal, l'alcool circule dans son sang.

— T'es bourrée ?

— Quoi, chut, non.

— Elise, t'es bourrée !

— Oui, elle rit. Le dit pas à Papa.

— Elise, c'est trop tard pour ça, interviens-je.

— ...

— Pourquoi t'as appelé ma Chérie ?

— Elise merde, il décroche ? une voix masculine crie de très loin, tout aussi bourrée que ma fille.

— Chut ! Papa peut entendre !

— Elise ! Qu'est-ce que vous avez fait ? rétorqué-je.

— On a eu une idée, apparemment elle n'était pas très bonne.

— Arrête de tourner autour du pot.

— La soirée organisée se passe mal, ils sont coincés dans les arbres, elle explose de rire, son téléphone tombe par terre.

Elle le ramasse et je reprends.

— Comment ça : ils sont coincés dans les arbres ?

— En haut des arbres, ils sont.

Des rires féminins, Elise et Andrea je pense, fusent avant que ma fille ne raccroche.

Nous échangeons un regard, chacun évalue mentalement ce qui vient de se passer.

— On rentre ? suggère Dimitri en premier.

Avec Sam nous acquiesçons. Je fais un message groupé aux frangins, pour les informer que nous rentrons et qu'ils doivent rester encore une heure pour essayer de récupérer des informations sur la cargaison.

Il me reste moins d'une demi-heure de route quand mon téléphone sonne.

— Coucou ma Chipie, comment ça va ?

— Papa, la peur résonne en elle, l'entendre aussi terrifiée me glace le sang. Je suis toute seule, j'ai froid, sanglote-t-elle.

J'accélère ma vitesse, je déteste quand elle est dans cet état, ça me fait vraiment mal.

Je remarque également que c'est la première fois qu'elle m'appelle comme ça et une douce chaleur réchauffe mon cœur.

— Alice, tout va bien, j'arrive dans peu de temps. Où es-tu exactement ?