Chapitre 66

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Maxime

   En milieu d'après-midi, Alice se repose, la tête sur mes genoux. Elle avait très mal au crâne au réveil ça commence tout juste à aller mieux.

Grosse déception pour moi ce matin, Elise n'avait pas la gueule de bois. Quand elle a réclamé auprès de Simon pour continuer à boire alors qu'il voulait l'emmener dormir, c'était bien de l'eau qu'elle souhaitait. En en buvant assez avant et après avoir consommé de l'alcool, ça lui enlève l'effet gueule de bois.

    Simon traîne sur son nouvel iPad, tout comme moi et Anthony fait ses devoirs pour demain.

    Neymar s'accroupit devant le divan.

    — Ça va ma Chipie ?

— Oui.

— Elise et Andrea vont rester avec toi, j'ai besoin des triplés.

    Il ne nous a parlé de rien.

    — Non... geint Alice.

    — Si, c'est important. Tu ne seras pas seule mais tu ne seras pas avec nous. Et tu peux faire un gâteau si tu veux.

    — D'accord, concède-t-elle.

    Il se redresse et nous informe :

    — Anthony, tu peux faire une pause ?

— Ouais.

— J'ai besoin de vous à la cave.

   



    Dans le sous-sol, avant d'entrer dans la salle de torture mon père nous brief, même s'il n'y a que Simon qui touche les victimes, on y entre tous, à deux ou à trois en fonction des disponibilités d'Antho.

    — Dans la semaine Alice a dessiné un autre portrait, les frangins ont trouvé la personne ce matin. On sait pas si vous la connaissez ou non.

    Nous le suivons et entrons dans la salle de torture. La tension se fait immédiatement sentir. Chris lève la tête de la future victime de mon frère et retire le morceau de tissu posée sur sa tête.

    — Non ! Je vous l'ai dit, je ne touche pas une femme ! s'agace mon jumeau.

    — Tu nous as dit ne pas toucher Anna, s'étonne notre père.

    — Je ne toucherai jamais une femme !

— Tu as dit que tu gérais toutes les personnes en lien avec Alice, lui rappelé-je.

    Je ne comprends pas sa réaction. Quelque chose m'échappe, un minuscule détail doit expliquer l'inquiétude présente dans sa voix mais je n'ai pas toutes les cartes en main. Il se referme sur lui-même et je n'aime absolument pas sa façon de réagir.

    — Je t'ai dit oui pour les hommes, je ne toucherai aucune femme !

    Les larmes lui montent aux yeux quand nos regards sont fixes l'un dans l'autre, il me laisse lire en lui comme depuis toujours et je percute enfin le problème.

    — Elle l'a fait ? Tu ne m'en as pas parlé mais elle l'a fait ?

    Il m'ignore et passe à côté de moi pour sortir, je le retiens par le bras, il se retourne vers moi.

    — Elle l'a fait oui ou non ?

— Oui, oui elle l'a fait. T'es content de le savoir ? Oui pendant une semaine du soir au matin et du matin au soir elle m'a foutu des coups de jus avec un putain de collier électrique ! Oui, elle l'a fait. Oui, je suis incapable d'envisager ne serait-ce une seconde de lever la main sur une femme.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant