Chapitre 7

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Maxime

  Je regagne le bâtiment où je loge. Je suis une boule de nerf, entendre l'assistante sociale ne débiter que des conneries, m'énerve. Bien-être des enfants, putain je t'en collerais de ce bien-être...

En ouvrant la porte j'entends Noah :

— Tu veux manger quelque chose ?

Serait-il en train de parler à Alice ?

— Je ne te ferai pas de mal, tu ne crains rien avec nous. As-tu faim ?

Je m'approche et entre dans la cuisine.

Noah est accroupi au sol, de la même manière que lorsqu'il est venu dans la chambre tout à l'heure. Lys est prostrée dans un angle, assise par terre les genoux contre elle et son oreiller pressé sur sa poitrine. Elle est terrorisée et ça me désole de la voir dans cet état de peur...

Ce n'est pas normal d'avoir peur des humains à ce point...

Au moment où ses yeux se posent sur moi, toute la tension dans son corps diminue d'un coup net.

— Tu t'es aventurée toute seule ? Tu as faim peut-être ?

Elle secoue négativement la tête.

— Soif alors ?

Elle acquiesce. Je m'approche d'elle et lui tends les mains pour l'aider à se relever. Elle s'installe sur un des tabourets de bar autour de l'îlot central.

— Je vais réveiller Elias je vous laisse.

— Comment tu te sens ce matin Lys ?

Elle vérifie que Noah soit sorti de la pièce avant de me répondre.

— J'ai un peu mal aux chevilles.

— Est-ce que tu veux un antidouleur ?

— Oui, s'il te plaît.

— Que veux-tu boire ? Jus d'orange, multifruit, thé, café ?

— Je sais pas ce que je dois répondre.

— Je vais te faire goûter et tu me diras ce que tu aimes.

J'ouvre le placard à verre et en sors une tasse ainsi que deux verres. Je ne vais pas lui donner de café pour l'instant, son sommeil est déjà bien perturbé.

— Tu goûtes, si tu n'aimes pas tu ne te forces pas.

Je me rappelle encore des coups que Mike nous mettait car on ne finissait pas notre assiette. Alors qu'en général les aliments étaient encore congelés ou cramés.

Alice se détend et son sourire grandit en goûtant le jus d'orange.

— Tu aimes ?

— Oui.

— Que voudrais-tu manger ?

La nourriture et elle, on est loin d'une histoire d'amour. Je patiente et n'ayant pas de réponse, je m'approche d'elle et m'appuie sur mes avants bras. Nos regards se fixent l'un dans l'autre.

— Lys, tu dois manger, tu le sais, sinon tu vas devoir retourner à l'hôpital.

— Non. Je veux rester avec toi.

— Je sais, pour ça, il faut que tu manges.

Elle secoue la tête de droite à gauche.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant