By-Cœurs 3

Chapitre 13

Neymar

    Les travaux des chambres se sont terminés dans la matinée, Maxime et Anthony vont pouvoir avoir leur chambre. Je sais que Sam s'en veut de ne pas avoir été présent dans l'enfance des triplés, même si rien n'est sa faute, il s'en veut. Donc avoir ses quatre enfants sous le même toit ne pourra pas lui faire plus plaisir.

    Daenerys est dans mon bureau depuis le début d'après-midi, mais elle ne semble pas très bien aujourd'hui.

    — Qu'est-ce que tu as ?

    Elle sort de ses pensées, elle vient de fixer son crayon pendant plus de trois minutes.

    — Rien pardon, tu dois signer ici, et-

    — Arrêtes une minute. Qu'est-ce qui ne va pas ?

    Je pose ma main sur les feuilles qu'elle pointait du doigt. Elle évite mon regard, ses larmes sont proches de tomber. Je me lève de mon fauteuil, lui prends les mains et l'emmène s'asseoir dans le canapé contre le mur.

    — On fait une pause. Raconte-moi.

    Les larmes sont bien présentes, elle ne peut plus les cacher. Elle fond en larmes, je la prends contre moi.

    Depuis son arrivée, je sais qu'il y a un problème mais comme elle ne disait rien, j'ai laissé couler. Là, c'est indéniable.

    Elle retrouve une respiration contrôlée avant de m'expliquer.

    — J'ai été voir une nouvelle famille aujourd'hui, les enfants étaient maltraités. Je n'avais jamais vu une telle misère. Les enfants mangeaient de la pâtée pour chien. Ils n'avaient pas l'eau courante, le sol était couvert d'insectes et peut-être même d'animaux morts. Le père a frappé son fils de sept mois devant moi et je ne pouvais qu'appeler la police, mais ils n'ont pas voulu venir, donc je suis repartie en faisant juste un signalement. Une patrouille devait se rendre sur les lieux.

    Elle vient de débiter l'histoire à une vitesse affolante.

    — La prochaine fois, si la police ne se déplace pas, tu m'appelles et quelqu'un viendra. Moi ou mes frangins, mais l'un de nous viendra. On emmènera les enfants à l'hôpital pour qu'ils soient soignés et on s'assurera qu'ils soient placés.

    — D'accord.

    — Là, tu me donnes l'adresse d'où tu étais ce matin et j'envoie des frangins en voiture, pour s'assurer que les enfants n'y sont plus et sinon ils les prendront avec eux direction l'hôpital.

    Elle sort son portable, les mains tremblantes, et me donne l'adresse.

    — Reste-là, je reviens dans deux minutes.

    En sortant du bureau je la vois s'allonger, bien plus chamboulé que tout à l'heure. Je me rends à la terrasse.

    — Dimitri, Steevy et Aiden, je vous ai envoyé une adresse, vous y allez, deux en voiture un en moto. Des gamins maltraités et violentés, la police n'a pas voulu se déplacer ce matin, ils sont censés y être aller entre-temps. Si les enfants sont toujours là-bas, vous les amenez à l'hôpital et surtout vous prenez en photo les lieux. Prévoyez du désinfectant pour vous. Sous aucun prétexte le nom d'Andrea ne doit être prononcé, y aller à sa demande c'est signer l'arrêt de sa carrière, terminé-je sur un ton plus que sérieux.
   
    Les trois se lèvent, avant de retourner dans mon bureau, je leur indique quelles armes emporter avec eux par sécurité.