Chapitre 23

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Neymar

La Petite vient d'éclater en pleurs dans mes bras.

Maxime m'a prévenu que parfois elle ne peut plus rien gérer et explose sans raison apparente. Alors je la garde contre moi en lui massant le dos.

Elle manque de repères, même si elle vit dans la maison depuis plus de trois semaines, son corps est bien trop marqué par l'orphelinat. Il va nous falloir de la patience mais je reste persuadé que rien n'est perdu, elle finira par aller mieux.



    Ses sanglots diminuent depuis quelques minutes. Me sentir aussi impuissant me pince le cœur. La voir aussi apeurée du monde, aussi détruite par de simples questions, aussi terrorisée par ce qui l'entoure me fait mal. Je n'arrive pas à comprendre comment autant d'enfants peuvent avoir été maltraité aussi longtemps.

Les trente-quatre enfants se trouvant à l'orphelinat sont terrorisés par les adultes. Sam a embauché deux psy, présents huit heures par jours. Chaque enfant a besoin d'aide. Et même les adultes ayant grandi là-bas en ont besoin. Maxime refuse d'évoquer le sujet mais il ne va pas bien. Sam n'a pas réussi à le convaincre mais il a besoin d'une aide extérieure. Simon est toujours une bombe à retardement.

— J'ai froid, bredouille Alice en claquant des dents.

— Sam, ramène un plaid et un thé à la Petite.

Ses mains sont marbrés et ses lèvres bleues. Je n'ai jamais vu quelqu'un avoir aussi froid en permanence dans notre région. Elle a la peau sur les os, d'ici quelques semaines, en mangeant correctement, ça devrait aller mieux.

— Besoin d'autre chose ? demande mon frère en posant une couverture sur Alice.

— Mon oreiller, s'il te plaît...

    — Je vais te chercher ça.

Elle paraît si petite et si fragile à l'instant T.

Dans un instinct protecteur, mes bras la rapprochent de moi. Je me promets d'être là pour elle autant de temps qu'elle en aura besoin. Certes Maxime est présent, mais il lui assure un équilibre psychologique seulement s'il est présent. Il va falloir qu'elle crée son propre équilibre tout en se sentant entourée mais surtout pas surprotégée.

— Si tu veux, tu peux t'allonger pour te reposer, je ne vais pas partir.

Elle me sonde su regard, les yeux encore bien rougies, et sans un mot, s'allonge en posant ses jambes sur mes cuisses. Je lui replace le plaid et Sam lui donne son oreiller qu'elle presse contre sa poitrine. Son index passe sur la bague que lui a offert Maxime. Pour se rassurer, j'ai déjà remarqué plusieurs fois qu'elle triturait le bijou.

Mon frère se laisse tomber dans l'autre canapé et allume la télé en mettant le son très faiblement que la Petite puisse s'endormir.



Alice lutte contre le sommeil, à peine ses yeux se ferment qu'elle sursaute et se réveille. À chaque fois, elle vérifie que je sois bien là, alors je lui fais un clin d'œil et elle retrouve un timide sourire.

Andrea entre dans la pièce après sa journée de travail, le regard attendri elle s'assoit à côté de moi.

— Bonsoir, Monsieur le Directeur.

    — Bonsoir, Daenerys.

Ses lèvres fondent sur les miennes.

— Longue journée ? demandé-je.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant