Chapitre 74

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Aaron

    Dans la chambre de Tom, vautrés dans son lit, nous faisons une pause. Une grosse partie de la journée nous avons fait de la mécanique avec Simon.

    Un mouvement me fait lever les yeux vers la porte. Alice, les larmes aux yeux et tremblante, semble totalement perdue. Aussitôt je me lève et Tom tourne la tête pour comprendre.

    Elle se laisse glisser dans mes bras. Les sanglots ne cessent pas pendant plusieurs minutes.

  



    Son souffle ralentit, les larmes cessent. Elle est gelée.

    — Va lui chercher son plaid, dis-je à Tom.

    Je guide Alice vers le lit et elle s'assoit. Quand elle retrouve une respiration plus posée, je l'interroge.

    — Tu veux me raconter ?

    — Maxou... il est pas là...

    — Ne te mets dans des états pareils. Tu n'es pas toute seule, on est là. Max a essayé de te réveiller mais tu dormais profondément. Il y a eu un problème avec un des chiens du refuge. Donc Max a dû y aller mais il rentre tout à l'heure.

    Mon frère revient avec des mouchoirs et le plaid. Après l'avoir branché, il la couvre avec et elle reste dans mes bras. Pour être mieux installés, je nous décale jusqu'à la tête de lit. Pongo arrive en courant et tente, en vain, de sauter sur le lit, alors Tom l'aide, et il vient tout de suite voir Alice.

    — Vous aussi vous êtes gentils.

    — Bien sûr, ici, nous le serons tous. Tu ne dois pas avoir peur qu'on se fâche, qu'on te gronde ou qu'on te fasse du mal. Personne ne te fera de mal.

    Je repense au tout début, lors de son arrivée, elle était terrorisée juste par nos voix. Il y a énormément de progrès, mais son besoin d'être rassuré reste permanent.

    — Tu as discuté avec Neymar par rapport- s'interrompt Tom.

    À peine les mots sont prononcés que la frustration se lit sur le visage d'Alice et elle boude en fronçant les sourcils.

    — Petit bébé boudeur. Parle avec ta bouche au lieu de te murer dans le silence, suggéré-je.

    C'est ce qu'elle est, un petit bébé qui ne sait rien de la vie et encore moins gérer ses émotions.
  
    — Iladiouipouretremonpapaétomvepajelapelecomca !

    Avec Tom nous échangeons un regard amusé. Elle ne veut pas faire plus long et encore moins compréhensible la prochaine fois ?

    — Maintenant, tu recommences, en respirant et en articulant.

    Vexée, elle secoue la tête de droite à gauche et son visage se ferme.

    — Alice, les émotions sont compliquées à gérer, c'est normal que ça soit difficile. Pour pouvoir t'aider à mieux les comprendre et à mieux réagir, tu dois nous expliquer le problème. Une fois que c'est fait, nous t'aiderons à régler ledit problème, mais ce que tu fais, nous empêches de le faire. Donc inspire doucement, et explique-nous ce qui ne va pas.

    Elle a besoin d'explication, avec de la diplomatie je devrais obtenir de meilleurs résultats. Lentement, elle relève les yeux vers moi et me sonde. Je la laisse faire et patiente dans le silence.

    — Neymar il veut bien être mon Papa mais Tom il veut pas...
   
    — Pourquoi dis-tu ça ? s'étonne le concerné.

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant