Chapitre 30

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Maxime

Pour tenter de me réveiller, je me sers mon café habituel du matin. Comme toutes les nuits Alice a cauchemardé et moi j'ai fini sous la douche. C'est toujours pareil, lorsqu'elle arrive enfin à se calmer, c'est moi qui respire difficilement, alors je patiente qu'elle retombe dans un sommeil profond et je m'enferme dans la salle de bains. Je fais tout mon possible pour ne pas laisser la crise être trop violente. Je m'interdis de réfléchir à autre chose que la manière dont il faut respirer. Dès que le nœud dans ma gorge disparaît, je ferme le robinet et retourne me coucher comme si rien ne s'était passé.

Le calme de 7 h 00 est le seul avantage d'être levé si tôt.

J'entame mon deuxième café, la journée va être longue. Neymar descend, main dans la main avec Andrea.

— Tu te lèves toujours tôt comme ça ?

— Avant Alice, non jamais. Elle enchaîne les cauchemars et les crises d'angoisse, au bout de dix réveils dans la nuit je me lève.

— Que s'est-il passé quoi hier soir ?

— Comme elle va mieux, Docteur Lawftkiz a suggéré d'essayer d'espacer à une séance tous les quinze jours, mais apparemment c'était trop tôt. Il vient dans la journée et on reprend tous les mercredis à partir de la semaine prochaine.

J'ai envoyé un mail dans la nuit à son psy et il m'a répondu très tôt, qu'il passerait aujourd'hui.
Mon regard est attirée par un mouvement dans l'escalier.

— Comment va la petite oursonne ce matin ?

— Fatiguée.

Ses bras s'enroulent autour de moi, elle pose sa tête et ferme les yeux.

— Que veux-tu manger ce matin ?

— Les pancakes au Nutella de Dimitri s'il te plaît.

Un sourire timide succède sa demande.

— Il est trop tôt, il dort, mais il pourra t'en faire dans la journée.

Elle se décompose et perd son sourire.

— Viens en cuisine, la Petite veut tes pancakes.

Je tourne la tête vers Neymar qui range son téléphone dans sa poche. Andrea le regarde amusée.

— Tu viens vraiment de le réveiller pour des pancakes ?

— Regarde comme elle est maigre, si elle veut manger, il se lève et fait.

— Mike il a toujours dit qu'il fallait voir les côtes, dit Alice d'une voix douce.

— Et je t'ai dit que Mike était quoi ?

— Une mauvaise personne.

— Donc ?

— Il n'avait pas raison.

— Exactement.

Elle se concentre pour se souvenir d'autre chose que je lui ai répété à plusieurs reprises. Chaque élément important, je lui répète régulièrement pour qu'il s'ancre en elle.

— Comme pour mes chevilles il n'avait pas le droit.

— Oui, c'est ça, il n'avait pas le droit.

— Que t'a-t-il fait aux chevilles ? demande Neymar, surpris.

— Il les frappait quand il était en colère ou qu'il voulait que j'arrête de manger.

— Quand tu dis qu'il les frappait, tu peux m'expliquer ?

By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant