By-Cœurs 3

13 novembre

Alice

   Maxou m'a prêté son ordinateur pour que je fasse toute seule un gâteau. J'aime bien faire de la pâtisserie.
   
    Je commence par mélanger le sucre et les œufs puis j'ajoute la farine et la levure.

    — Maxou.

    Il est dans le salon avec ses frères, comme je l'appelle, il vient.

    — C'est quoi au bain marie ?
   
    — Tu prends une grosse casserole que tu remplies d'eau. Quand l'eau bout, tu mets une casserole plus petite avec le chocolat et le beurre. Quand tout est fondu, tu rajoute à l'autre mélange.
  
    Je veux pas faire ça ! Je me suis brûlée l'autre jour, j'ai eu très mal.

    — Lys, qu'est-ce qu'il y a ?

    Je croise les bras, je veux pas faire ça !

    — Arrête de me lancer un regard noir et explique-moi ce qui ne va pas.

    Doucement il avance vers moi et me serre contre lui. J'aime bien quand il fait ça. Mon corps se détend et tout ce qui me tracasse disparaît.

    — Parle-moi au lieu de te braquer Petite Fleur.
   
    — Je veux pas le faire...

    — Tu as juste à me demander de le faire pour toi si ça t'inquiète. Ne te fâche pas pour si peu.
   
    — Tu peux le faire à ma place, s'il te plaît ?
   
    — Bien sûr.
  
    Il me fait un bisou sur la joue et va vers les plaques de cuisson.
   
    Dès que c'est fondu, il verse le beurre et le chocolat dans le saladier et je mélange tout avec le fouet.
   
    Ensuite, il m'aide pour verser dans le plat et c'est lui qui met dans le four. Je ne veux plus jamais toucher le four !
   
    Les garçons jouent sur la télé, j'aime pas trop leur jeu, ils se frappent mais je sais que c'est pour de faux et qu'ils n'ont pas mal.

  

    — Lys, ton gâteau est prêt.

    Je crois que je me suis endormie. Je m'assois puis me lève. Ça sent le gâteau au chocolat dans la maison.

    — Tu veux le couper ? Peut-être préfères-tu retourner dormir ? Tu sembles fatiguée.
   
    — Non, je suis moins fatiguée. Je vais le couper.
  
    Je me suis blessée avec le couteau une fois, mais Maxou m'a montré comment bien le tenir.
   
    Après avoir fait plusieurs parts, je goûte et c'est bon. J'aime bien le chocolat. Dimitri me fait souvent des gâteaux ou des biscuits au chocolat et c'est toujours bon.
   
    Anthony arrive, il rentre de l'école. Lui aussi c'est un gentil.

    — Je peux en prendre ? me demande-t-il.

    J'acquiesce. Maxou aime pas trop que je réponde par des gestes, mais c'est fatigant de toujours devoir parler ou alors, des fois, ma gorge me fait mal. Donc pour ne pas pleurer, je fais un signe de la main ou de la tête et souvent, la personne comprend.
   
    Je prends une deuxième part et retourne dans le canapé, il y a une couverture et là, j'ai froid.
   
    Quand j'ai froid, à chaque fois je me souviens de l'orphelinat. Les clients qui venaient dans la petite pièce où il y avait la radio.

    Ils étaient toujours méchants, à chaque fois ils me faisaient mal. Des fois c'était un seul homme mais le plus souvent ils étaient plusieurs. Et ils arrêtaient seulement quand je ne pouvais plus respirer.

    Quelque fois ça arrivait que je m'endorme parce que l'air ne passait plus et quand je me réveillais, j'étais toute seule, il faisait encore plus froid. Stan et Mike me punissaient si je m'endormais. Les clients n'aimaient pas ça. Ils aimaient surtout que je les repousse, si je disais non, ils rigolaient, et plus je disais non, plus ils me faisaient mal.

    Si je ne disais rien, le client n'était pas assez satisfait, alors Mike me faisait encore plus mal en mettant des objets dans mon corps ou en me frappant avec le marteau.

    — Alice, Chérie, revient là. Où t'es partie comme ça ?
  
    Je sens les larmes qui mouillent mon visage. Samuel caresse ma joue, il est accroupi devant le canapé.

    — Ça y est t'es revenue ? À quoi tu pensais ?
   
    — J'ai froid...

    — Aaron, va chercher son plaid qui chauffe - il tourne la tête vers moi. - Et il s'est passé quoi dans ta petite tête ? Pourquoi tu pleurais ?
  
    Sa main caresse mon épaule et l'autre mes cheveux. J'aime bien quand il fait ça.
   
    — Les clients, à chaque fois ils me laissaient toute seule et j'avais froid.
  
    Il continue ses mouvements, j'ai moins froid.

    — Tu le sais que les clients c'est fini ? Que jamais un seul te toucheras à nouveau ? Avec Neymar et le club, nous te protégeons maintenant.
   
    — Oui.
  
    Il m'embrasse sur le front. Il est gentil.
   
    — Tu dois prendre soin de toi mais jamais te préoccuper du passé, c'est fini tout ça Chérie.
  
    Aaron arrive avec le plaid et Samuel le pose sur moi.
  
    — En tout cas, ton gâteau est très bon.

    J'aime bien quand il dit ça.

    — Voilà, je veux te voir sourire et t'entendre rire, dit-il en souriant.
   
    Il se relève mais je veux pas qu'il parte, alors je prends sa main.

    — Tu veux que je reste un peu ?
  
    Je dis oui à voix basse et il s'assoit par terre en caressant ma joue.

........................................................................

Même avec toute la volonté du monde, nos pensées les plus noires peuvent nous envahir, les traumatismes peuvent rester des années voire toute la vie 😔

Il faut du temps à Alice pour s'habituer au fait que des personnes peuvent être gentilles avec elle 🥺

Avec l'accompagnement de tous, elle devrait aller mieux tout de même, Sam ♥️

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 😕

Bon samedi à vous ☀️

À demain pour le prochain chapitre 😁

.