Chapitre 57

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Neymar

    — Non, je ne m'y attendais absolument pas. Non ça ne me pose pas de problème. Qu'est-ce qui fait que tu veux l'adopter ? me questionne mon fils.
   
— La voir si fragile, apeurée de tout ce qui l'entoure. La peur de l'abandon. Elle n'a plus personne. Certes il y a Maxime et Simon qu'elle connaît mais on ne sait jamais, si Maxime s'engueule avec elle, ce qui est peu probable, elle n'a personne d'autre que lui.
   
— Tu t'en veux ou quoi ?

Je me passe une main fatiguée sur le visage. Dans le mille, évidemment que je m'en veux. Comment le club a pu passer à côté autant de maltraitance...

— Ouais, soufflé-je. C'est notre territoire, nous sommes à moins d'une demi-heure de route de l'orphelinat et nous avons réussi à passer à côté de la torture que leur infligeait Mike.
   
— Il ne te reste plus qu'à convaincre Elise, rigole-t-il.

À peine sa phrase se termine que quelqu'un cogne. Ça ne fait que quelques minutes que nous sommes dans le bureau, Alice n'a aucune notion de temps.

— Entre Alice.
   
— T'es sûr que c'est elle ?

    — Ouais, elle frappe mais reste discrète. Andrea m'a dit qu'elle développerait une peur de l'abandon envers les gens dont elle est proche.

Je me lève de mon fauteuil.

— Elle est en plein dedans, ajouté-je en ouvrant la porte.

Alice lève la tête, les yeux remplis de larmes. Je fais un pas de plus et la prends contre moi. Elle éclate en sanglots.

Lentement, je l'emmène vers le canapé de mon bureau et la fais asseoir.

Tom se lève à son tour et me reconfirme :

— En tout cas, aucun souci pour moi.

J'acquiesce et il sort. Alice est inconsolable, elle pleure sans s'arrêter.

— Dis-moi ce qui ne va pas.

Je lui masse le dos un long moment pour l'aider à s'apaiser.



    Elle se calme enfin et retrouve une respiration normale.

— J'étais toute seule...

Je continue de la rassurer en la câlinant.

— Tu n'es pas toute seule, tu n'as pas besoin de te mettre dans des états pareils. Il y a toujours quelqu'un au club. Si Maxime ou moi ne sommes pas là, il y a forcément quelqu'un d'autre, d'accord ?
   
— Non !

Elle s'affirme et c'est très bien, sauf qu'à l'instant présent, c'est juste pour me tester qu'elle dit non.
   
— On va trouver un équilibre, je vais passer du temps avec toi. Parfois je partirai quelques heures, voire quelques jours mais dans tous les cas je rentre à un moment ou à un autre. Certaines nuits, je serai absent, je reviens quand le soleil se lève.

N'étant pas d'accord, elle dit non de la tête, la fatigue est bien présente.

— Si tu as envie, tu peux rester te reposer sur le canapé, j'ai du travail, je reste dans la pièce, je serai assis au bureau. Ça te va ?
   
— Oui.
   
— Veux-tu une couverture ?

Elle acquiesce dans un bâillement.

J'attrape la couverture dans la petite armoire à niche et la dépose sur Alice qui s'est allongée.






By-Cœurs 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant