71 / Combattre pour sa vie

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— Mais bon dieu ! Elle ne peut pas rester tranquille ! Bordel !

— Tu t'ennuierais sévère si elle était une gentille fille ! lança Sola en riant.

La Znūntāk courait aux côtés de Dresden et Lucie, contente d'aller se battre plutôt que de fuir. Peu lui importait le surnombre des adversaires. Elle avait envie d'en découdre. Elle était si en colère à cause de la trahison d'Indra, à cause de leur ignorance quant au véritable objectif de l'exécutrice, et parce qu'elle sentait aussi que Camille demeurait en grand danger.

— Je trouverais à m'occuper ! Crois-moi ! répliqua-t-il alors que Lucie se joignait aux rires de Sola face à cette allusion au désir qu'il éprouvait pour sa Kachnefer.

Dresden était furieux et désespéré. Il devait protéger Camille de sa propre folie, de son obstination idiote. Elle se pensait invincible parce qu'elle avait un don ! Bon sang ! Elle ignorait tant de choses sur l'ennemi que sa tentative confinait à la stupidité ! Les balles utilisées, par exemple, étaient enduites de poison. Les lames d'arme blanche aussi. L'arsenal explosif pouvait éparpiller un Znūntāk façon puzzle sur plusieurs mètres, et des lance-flammes étaient toujours prévus pour finir le boulot. Dresden avait vu nombre des siens tomber ainsi. Il refusait que cela arrive à sa compagne.

Il déboucha dans le hall du bâtiment avec la peur au ventre, et l'envie foudroyante d'annihiler l'ennemi. Toutes les vitres avaient été fracassées par les tirs. Il accéléra aussitôt vers les combats en cours, en espérant retrouver Camille le plus rapidement possible. Voyant Utari pris en tenaille, il se porta à son secours, tandis que Lucie et Sola habituée à combattre ensemble, faisaient déjà un carnage de leur côté.

— Salut Dres ! lança Utari comme si le combat était une promenade de santé.

— Tu sais où est Camille ? demanda Dresden en détachant la tête d'un homme armé jusqu'aux dents.

— La fille à la masse ?

— Ouais ! Celle-là !

— T'as bien choisi ta Kachnefer, Dres ! Elle est épatante ! Complètement foldingue !

— Elle est où, putain !?

— Je ne sais pas. On a été séparés avant que je sois pris en tenaille ! Ils sont nombreux et hargneux, les cons ! Et bien équipés ! Ils ont même un canon à eau ! finit Utari alors qu'une salve de tirs fournis faisait reculer les deux Znūntāks vers le hall.

Tao surgit à ce moment-là en courant. Il balança des grenades pour se frayer un passage parmi les ennemis en criant qu'il fallait évacuer fissa.

— Toujours dans la délicatesse ! hurla Utari en s'élançant à sa suite, le sourire aux lèvres, comme une bagnole s'élançant dans le sillage d'une ambulance.

Il arrosait l'ennemi d'un feu nourrit qu'aucun canon à eau ne pouvait éteindre. Ce gosse était tellement flippant quand il se mettait en mode Terminator, comme en cet instant ! Les flammes qu'il produisait semblaient suivre leur cible...

Dresden, lui se trouvait du mauvais côté du hall, isolé, mais parfaitement à même de se dégager un chemin selon lui. Lorsqu'il se retrouva devant le même mec que sur le pont double à Paris, celui qui avait abandonné Antoine Dumoulin à sa colère en se jetant dans la Seine, il pensa qu'il allait finir le travail. Quand six autres types du même gabarit, apparurent à ses côtés, tous armés jusqu'aux dents, il pensa qu'il ne s'en tirerait pas sans une égratignure, mais ne s'inquiéta pas. Il en avait vu d'autres. Il entama donc le combat avec sa férocité habituelle.

***

— C'est bon, Mathilde a quitté la propriété, dit Aren en rangeant sa lunette.

Zhihao et Aren étaient montés sur le toit de la clinique pour éliminer les snipers qui s'y étaient positionnés en passant par les échelles de secours. Le plan était qu'ils assureraient les arrières de tout le monde en tenant une position stratégique jusqu'à l'évacuation de Tao, Wira et Alya qui finissait de piéger le bâtiment.

De notre sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant