De notre sang

Épilogue 2 spicy two

Aren lisait tranquillement dans la quiétude retrouvée de son appartement du 20ème arrondissement. De temps à autre, ou plutôt assez régulièrement pour qu'il ne parvienne pas à lire au-delà du premier paragraphe du premier chapitre de son livre, il observait Wira qui s'activait dans sa cuisine.

Le Znūntāk lui tournait le dos, lui permettant de se délecter du spectacle de sa croupe sautillant au rythme d'une musique qu'il écoutait avec un casque. Il avait décidé de montrer à Aren que les plats végétariens pouvaient avoir autant de saveur que tous les plats carnés de la terre. Peu importait à Aren. Tout ce qu'il voulait savourer en cet instant précis, c'était la saveur de sa peau sur le bout de sa langue. Il voulait lécher et sucer son sexe, jusqu'à ce que, n'en pouvant plus, le jeune homme lui tende son cul, près à l'accueillir tendrement ou brutalement. Il voulait goûter ses lèvres et l'entendre murmurer des « encore » gémissant jusqu'à ses râles de plaisir quand il se serait répandu en lui.

Aren ne se souvenait pas avoir ressenti autant de plaisir avec son Kachnefer. Peut-être avait-il oublié ? Non. Non, il n'avait pas oublié. Sa relation avec Kels avait été sauvage, dure. C'était une lutte pour le pouvoir sur l'autre, c'était un combat qui ne se finissait toujours pas l'abdication de l'un d'entre eux. Ils se prenaient brutalement, par surprise. Il se faisait jouir contre leur volonté. Ils se violaient sans jamais assouvir leur brutalité. Le sang les liait. Pas l'amour.

En tout cas, pas l'amour que ressentait Aren pour Wira. Avec lui, chaque étreinte passionnée ou ensommeillée, demeurait un échange. Il voyait dans ses yeux le désir, mais aussi la tendresse, l'amour qu'il lui portait. Il savait que c'était nouveau pour le jeune Znūntāk. Mais ce dernier ignorait que c'était également nouveau pour Aren. Cela conférait à leur relation, une aura d'éternelle découverte.

En attendant, Aren venait de se rendre compte qu'ils n'avaient jamais fait l'amour dans cette cuisine. Il devait réparer cet oubli immédiatement. Il s'approcha tranquillement et se colla contre son amant en l'embrassant dans le cou. Wira sursauta en poussant un petit cri terriblement excitant pour Aren qui lui ôta ses écouteurs.

— Toi, tu as envie de plus que mon gratin de brocoli au sésame noir, gloussa Wira en posant son flacon d'épices près du plat à gratin presque prêt. Laisse-moi enfourner le gratin, tu veux ? Et après...

— Je crois que je vais t'aider à enfourner le gratin, dit alors Aren, toujours collé à son dos, une main caressant l'entrejambe du cuisinier. Ensuite, je crois que je vais enfourner autre chose.

— Rohh... gronda Wira en se tournant vers lui, oubliant totalement son plat.

Il empoigna la nuque de son amant avec vigueur et l'embrassa sauvagement.

— Tes lèvres ont un goût de sauce soja... murmura Aren en se détachant.

— Si tu veux, il peut y avoir d'autres parties de mon corps qui aient cette saveur, murmura Wira en se laissant soulever par Aren qui venait de l'empoigner par les fesses pour le poser sur le comptoir.

— Vraiment ? chuchota ce dernier en l'embrassant de nouveau.

— Vraiment...

— Allons dans la chambre, dit Aren en le collant à son torse. Prends la sauce...