104 / Protégée

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Dresden s'était redressé et observait son environnement avec un certain étonnement. Il ne se souvenait pas de cet endroit. Mais ça n'avait pas d'importance pour le moment, car sa Kachnefer s'était tournée vers lui avec un sourire immense aux lèvres. Et lui qui avait l'impression de n'avoir connu que douleurs et cauchemar depuis bien trop longtemps, sentit son cœur exploser d'une joie intense. Camille se précipita vers lui pour se lover dans ses bras.

— Je ne peux pas te laisser cinq minutes sans que tu risques ta vie, hein ?! murmura-t-elle.

« Celle-là, il la méritait ! » pensa-t-il en la serrant contre lui tout en déposant un baiser dans ses cheveux... couverts de poussière.

— Je peux savoir ce que tu faisais exactement ? Tu t'es encore laissée ensevelir ? s'exclama-t-il en la détachant de lui pour la regarder à la recherche d'une blessure.

— Absolument pas ! Je maîtrise mon élément maintenant ! Enfin, normalement ! Presque ! Tu peux demander à Naïm !... Naïm !? Merde ! Il doit se faire un sang d'encre ! Ça fait des siècles que je suis dans ces foutues grottes ! Il va me tuer ! Je vais devoir tout lui expliquer cent fois ! Et même après ça, il ne me croira sûrement pas ! Merde ! Tu savais qu'il était le gardien d'un tombeau ? Je ne sais pas de qui, mais ça lui tient à cœur ! Et je...

Dresden avait arrêté sa logorrhée avec un baiser. Il avait retrouvé sa Camille. Celle qui réfléchissait à cent à l'heure et qui pouvait passer du coq à l'âne en une fraction de seconde avec un débit de mitraillette. Il détacha ses lèvres et la serra encore plus fort contre lui.

— Va vraiment falloir que tu arrêtes d'essayer de m'étouffer... En plus, il y a urgence, là ! finit Camille en le forçant à la lâcher.

— Urgence ?

Le mettre au fait de la situation prit quelques minutes tout au plus. Quelques minutes où il ne cessa de fixer Zhihao et Aren en pleine discussion près du bassin. Wira les observait lui aussi avec un certain amusement. Dresden et Camille le rejoignirent.

— Est-ce qu'ils vont en venir aux mains ? demanda la jeune femme.

— Ça serait amusant, même si je crois que je sais déjà qui serait le vainqueur. Aren, sans nul doute.

— Je tiens le pari. Il ne faut pas négliger la puissance de don de Zhihao, dit alors Dresden en observant plus attentivement les lieux.

Le temple de la source était une légende et il n'en revenait pas d'en fouler la salle principale.

— Vous venez de parier sur une dispute entre deux de vos amis, là ? s'exclama Camille que ce genre de comportement étonnait toujours. Elle avait remarqué que les Znūntāks s'amusaient beaucoup en faisant toute sorte de paris.

— Ouaip, dit Wira, s'adossant au bassin, bras croisés sur la poitrine.

— Si j'étais toi, je ne ferais pas ça, dit alors la jeune femme.

— Pourquoi ? Parier entre nous est une tradition. En plus...

— Je ne parlais pas de parier, répliqua Camille en fixant le bassin derrière lui.

Wira fit un bond en avant avec une fulgurance qui stoppa net la dispute entre Zhihao et Aren.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda ce dernier.

Dresden remarqua aussitôt le ton inquiet, et le regard de son ami posé sur Wira. Tiens, tiens...

— Rien ! C'est juste Camille qui a voulu me faire peur.

— Je n'ai rien voulu du tout, dit alors l'intéressée, le regard toujours fixé sur le bassin.

— Qu'est-ce qui se passe, Camille ? demanda alors Dresden en s'approchant d'elle.

De notre sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant