Chapitre 11

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Drake

Trois jours que je squatte le canapé de la petite lionne. Ce surnom lui va comme un gant, vu la manière dont elle a géré et envoyé chier les gars. Tout en inspirant le respect et la sympathie. Un drôle de petit bout de femme comme on en voit peu, elle a quelques manies un peu bizarres comme parler à son chien en français et en anglais. Elle cuisine beaucoup, confectionne pas mal de gâteaux qu'elle jette la plupart du temps, sans m'en proposer un seul.

Elle chante - faux -, danse quand elle fait son ménage et qu'elle oublie ma présence.

Je ne l'ai jamais vu en pantalon, hormis ses affreux pyjamas. Qui a son âge porte des trucs pareils ?

Elle pourrait être beaucoup plus sexy si elle se maquillait un peu plus et laissait ses cheveux détachés. Sauf qu'elle ne cherche absolument pas à me plaire. Elle reste dans son rôle de toubib et, on peut dire qu'on n'a pas beaucoup échangé vu que je passe mon temps à pioncer. Quand je dors pas, je m'occupe en l'observant. Je l'analyse quand elle pense que je regarde la télé. J'ai encore du mal à la cerner, à saisir ses intentions et ce qu'elle y gagne.

Elle avait raison quand elle a affirmé que ma convalescence se déroulerait mieux dès lors que mes frères seraient partis. Non pas qu'ils me dérangent, rien que l'idée de ne pas être dans ma piaule m'a quelque peu rebuté au début. Cependant, j'avoue que le calme est salvateur et bien plus propice au repos.

La sonnerie du four retentit et je l'entends dévaler les marches de l'escalier. Je parie qu'elle va encore une fois se casser la figure. Un... deux... trois...

Le bruit de la chute me fait marrer. La première fois, j'ai eu peur pour elle, mais j'ai vite compris que c'était récurrent. Même son chien, qui squatte mes jambes sur le canapé autant de fois qu'il le peut, ne bouge même pas. Il doit être habitué.

Comment peut-elle être une aussi bonne danseuse et ne pas savoir dévaler un putain d'escalier ?

Je l'entends crier et jurer dans sa langue quand elle ouvre la porte du four. Elle pourrait très bien écrire un livre de toutes les injures possible et inimaginable en français.

J'ai envie de tenter de me lever il y a un peu plus d'une journée, mais ça n'a pas été une réussite, donc je reste à ma place alors qu'elle fait couler de l'eau.

— Ça va ?

— Oui, ne t'en fais pas, je me suis brûlée, rien de bien méchant. J'ai faillis cramer le dîner, t'y crois toi ?

Bien sûr que oui, mais bon, je vais la fermer, elle est déjà assez sympa de s'occuper de moi.

Elle s'avance vers moi, un sourire lumineux étire ses jolies lèvres, ses cheveux amassés en une longue tresse qui retombe dans le décolleté de sa robe blanche. Je remarque pour la première fois à quel point sa taille est fine, marquée par une ceinture en cuir marron.

Avec la beuh qu'elle fume de temps en temps, peu commun pour un médecin, il ne lui manque plus que les lunettes de soleil rose, les fleurs dans les cheveux et on se croirait en plein dans les années 60 / 70 et la génération Peace & Love.

Nous sommes véritablement deux opposés, aussi bien l'un que l'autre.

— Bon et toi ? Comment tu te sens?

— Ça va.

— J'ai un super programme pour aujourd'hui...

— Ah ouais ? Du genre autre chose que Netflix et cuisine ?

— Hey ! Ce n'est pas joli de se moquer, fait-elle mine de s'offusquer.

Je me redresse un tant soit peu sur mon coin de canapé, elle attrape des coussins qu'elle fourre dans mon dos.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant