Chapitre 34

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Eléonore


Un lion a élu domicile dans ma tête et rugit. J'ai mal. Le monde tourne. Mon corps semble perdu et ne m'appartient plus. Je tente d'ouvrir les yeux, mes paupières papillonnent une seconde et me permet de distinguer un peu de lumière.

Vive. Bien trop violente pour moi, pour mon crâne comprimé dans un étau. La douleur est si dense que je n'arrive pas à bouger, mes membres ne m'obéissent plus.

Mon esprit divague. Le néant m'appelle et je sombre dans le calme salvateur que le sommeil m'accorde.

*****

Je bats des cils un instant, mais m'arrête aussi sec. Il y a beaucoup trop de lumière. J'ai soif. J'ai si soif. Quelqu'un humidifie mes lèvres et laisser perler quelques gouttes d'eau dans ma bouche. Pas suffisamment pour l'étancher, mais assez pour me faire du bien. Une chaleur protectrice se diffuse contre mon flanc. Je perçois au loin les couinements inquiets de mon Falko. Mon bienfaiteur murmure quelques mots inextinguibles.

J'aimerais que mon esprit reste plus longtemps sauf que mon univers se remet à tournoyer. Encore et encore. J'ai envie de vomir tout comme je sens mes forces me quitter et que l'obscurité m'emporte de nouveau.

*****

La douleur dans ma tête me réveille. Elle supplante tout. Me martèle. Me tue. C'est horrible. La bile remonte ma trachée, mais ne franchit pas la barrière de mes lèvres. Je m'étouffe et quelqu'un m'aide à me mettre sur le côté. La luminosité est moins intense que la dernière fois, mais pas moins agressive. La souffrance m'arrache des larmes.

On m'oblige à avaler des pilules avec de l'eau. La plupart coule sur mon menton et dans mon cou, mais me fait du bien. Je crois apercevoir Drake, mais je dois être trop dans les vapes.

Les comprimés font effet, le marteau piqueur logé dans mon crâne s'efface doucement et Morphée me rappelle à elle.

*****

Mes paupières se soulèvent plus facilement. Il fait nuit. Enfin, j'imagine. À moins que ce soit les volets que l'on a fermés. C'est beaucoup mieux. Je parviens à lever un bras et touche ma joue endolorie. Aïe, je n'aurais pas dû finalement.

J'essaie de me redresser sur le matelas. A priori, je suis dans ma chambre. Mais mon mouvement est trop rapide. Une silhouette sur le bord de mon lit se retourne et je sombre de nouveau dans l'inconscience.

*****

Je suis ballottée dans tous les sens. Je présume qu'on me porte. J'ai envie de parler, mais je n'y arrive pas.

— Doucement sa tête.

— Parce que tu crois que je ne ferais pas attention ?

— Du calme sergent, c'est une recommandation, pas la peine de prendre ce ton-là.

J'ai du mal à reconnaître les voix. Je suis là sans vraiment l'être. Les ténèbres m'appellent de nouveau et je ne suis pas assez forte pour y résister.

*****

— Putain ! Doucement avec les portières !

— C'est bon Drake, tu fais chier !

— On l'installe où ?

— Dans ma piaule, je...

Trop de bruits. Trop de lumières. Bien trop de monde. Ma tête va exploser.

— Laisse-moi rire, tu vas la poser dans ta chambre et tu vas raconter à Becky que la meuf que tu kiffes squatte ton lit ?

— Seyfer a raison, elle ne peut pas aller dans ta piaule, sauf si tu veux avouer à ta femme enceinte que tu l'as trompé.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant