Chapitre 52

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Fake it – Seether

Fake it, if your out of direction
Feins le, si tu n'as plus de direction
Fake it, if you don't belong here
Feins le, si tu n'as pas ta place ici
Fake it if you feel like infection
Feins le, si tu sens comme une infection
Whoa, you're such a fucking hypocrite
Whoah, tu es un tel putain d'hypocrite

Drake

Oh putain qu'elle me gonfle. La hache à la main, je coupe du bois pour alimenter la réserve prévue pour la cheminée. Et pour éviter de la buter, pour être honnête. On est installé dans le chalet que m'a prêté Xander, à Jackman, une ville paumée pas bien loin de la frontière du New Hampshire, à quatre bonnes heures de route de Charleston.

J'ai besoin de rentrer. Le club me manque. Mes frères me manquent. Mais, plus que tout, Eli me manque.

Trois semaines que je suis là, faut absolument que je déguerpisse d'ici. Sauf que j'ai pas envie de me farcir le trajet avec elle. Être enfermé dans une cage, autant de temps va s'avérer être un supplice. Je ne tiendrais pas cinq minutes.

Au bout de deux jours, elle commençait déjà à me taper sur le système. L'entendre piailler, se plaindre à tout bout de champ, râler parce qu'on n'a pas de wifi dans la baraque.

Alors, ouais, c'est vrai qu'on est isolé en montagne. Oui, c'est vrai que le réseau téléphonique est merdique, et qu'on ne capte que lorsque c'est dégagé ou en étant à côté de l'antenne relais. Oui, c'est vrai que les commerces ne proposent pas les mêmes magasins et qu'ils ont des catalogues vieux d'au moins dix piges.

Mais putain ! Qu'elle ferme sa gueule !!!

Alors je coupe du bois. Ça fera le stock pour mon VP et m'évite de lui trancher la langue. Ainsi que ses mains baladeuses.

Je pensais savoir vivre avec Becky. Après tout, on se connaît depuis si longtemps. Or, on habitait au club avec tout le monde, jamais rien que nous deux.

Même si la perte de notre enfant m'a remué, je me rends compte, à présent, qu'on n'aurait jamais pu élever un gamin ensemble.

J'ai pas mal réfléchi sur ma relation avec ma lionne. Je la veux. Pour de bon, cette fois. Je ne ferais pas marche arrière. J'ai juste été trop con de ne pas rendre à l'évidence plus tôt. J'espère ne pas avoir tout gâché. Je dois m'estimer heureux qu'elle ait accepté mes excuses avant mon départ. Mais, faut aussi avouer que j'ai agi comme un abruti quand j'ai su que Beck avait fait une fausse couche.

Je ne suis pas très loquace, encore moins par message, mais les siens sont bien trop concis. Inhabituels.

Je range mon tas de bois sur le stock, déjà imposant, et le recouvre de la bâche pour le protéger de la moisissure. Xander sera content, il a au moins cinq stères pour l'hiver.

Je contourne la petite maison en pin d'aspect brut, grimpe les marches et entre me réchauffer auprès du feu. L'automne vient de se pointer, on commence à se les cailler sévère.

Une assiette trône sur la table. Même partager un repas avec elle est devenu une torture. J'avale mes pâtes fades et froides, en quatrième vitesse avant de me prendre une douche pour me décrasser et d'aller pioncer.

Je vérifie les braises et ajoute deux bûches pour alimenter le brasier durant la nuit puis m'allonge sur le canapé. Cette banquette a bien trop vécu, les ressorts me rentrent dans le dos. Si j'avais prévu de rester, j'aurais bien acheté un neuf, mais vu que je ne compte pas m'éterniser ici, ça fera largement l'affaire.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant