Chapitre 41

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Drake

En route pour le Club-house, James et Seyfer s'occupent de la gamine dans un autre fourgon. Le véto n'étant pas avec nous, seul James a quelques notions de secourismes. Mais les infos qu'il nous transmet ne sont pas bonnes. Apparemment, sa respiration est de plus en plus irrégulière.

Lennox s'énerve sur son téléphone portable. Je le découvre fulminer, serrer les poings et tenter de conserver son sang-froid. Ce n'est pas dans ses habitudes, il est toujours mesuré et réfléchi. Rare sont les fois où je l'ai vu péter une durite. Et ça fait plus de dix piges que je le côtoie.

J'ai observé bien des horreurs dans ma vie. Et mon passage dans l'US Army n'a pas aidé. Bien que je sois moins confrontée à ce type d'atrocité, à présent que je mène une existence de hors-la-loi, je ne suis pas moins révulsé par le spectacle macabre de tous ces innocents assassinés. L'armée a, en partie, bâti la personne que je suis devenu, me permettant de consolider les barrières que je forge sur mes émotions depuis que je suis gosse. Je ne suis pas insensible, je suis moins disposé à laisser paraître mes sentiments quant à la souffrance des autres. Mes frères qui ont partagé ma vie de militaire également.

Mais ni Lennox, Xander, James ou encore Riley n'ont pas traversés la guerre comme nous. Certes, on a perdu des amis lors de raids contre des bandes rivales, mais ils n'ont pas assisté à l'ampleur de l'ignominie de l'être humain. L'enfer de la guerre brise des corps, dépose des stigmates sur nos âmes. La preuve en est aujourd'hui, comparée à eux, je semble indifférent.

— Tu comptes faire quoi ? observe Clay. Pourquoi tu veux la sauver ?

— Elle a peut-être des infos, objecté-je.

Elle a potentiellement des renseignements qui pourraient nous aider à identifier des connards de la marche blanche. Voire, ces putains de taupes qui foutent la merde.

Lennox ne prend pas la peine de répliquer, trop occupé par son portable.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? m'inquiété-je.

Pas de réponses... c'est mon président, et je lui dois le respect. Mais là, son stress contamine l'ensemble du groupe. Avec l'assaut qu'on vient de mener, s'il m'apprend qu'on essuie déjà une riposte, ça va être le bordel.

— Lennox ! gueulé-je. Il se passe quoi ?

Il reçoit un nouveau message et semble se détendre.

— Rien qui te concerne.

Les minutes s'égrènent quand enfin, nous passons les grilles du club. Gale gare à l'arrache le fourgon duquel je m'extirpe à la hâte. Le second véhiculé piloté par Jay s'arrête à proximité de la porte d'entrée. Je cours vers eux, mais n'ait pas le temps d'ouvrir la portière coulissante, Seyf s'en charge depuis l'habitacle tandis que James délicatement la fille pour l'emmener à l'intérieur.

Un bruit de crissement de pneu non loin du portail m'alerte. Je sors mon arme et la pointe dans cette direction. Je repère une minuscule voiture rouge, s'engager dans la cour, effectuer un dérapage et se garer entre nos bécanes et le dernier fourgon.

Deux motos arrivent à leur tour. Tank et Johnny, les deux prospects assignés à la protection de ma petite lionne.

Eli s'extrait de sa caisse et file vers le club, accompagnée de l'une des danseuses du Hot-Pussy. Jewel.

C'est quoi ce bordel ? Elle devait demeurer au MC ce soir !

Lennox, qui n'a rien loupé, se rue sur elle et l'engueule :

— Mais putain, c'est quoi que tu ne comprends pas quand on te dit que tu dois rester ici !

— Ah bah oui ! C'est ça, les hommes vont faire je ne sais quoi, pendant que les femmes doivent rester à la maison ! s'écrie-t-elle, furieuse.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant