Chapitre 16

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Attention : Ce passage comporte des scènes explicites et ne convient qu'à un public majeur !


Drake


Je stoppe ma moto devant la maison, elle descend comme si elle avait le feu au cul et décampe jusqu'à chez elle en faisant claquer la porte.

J'entre à sa suite. Enfin, à mon rythme parce qu'avoir fait la route aussi vite, la ressentir crispée contre moi combiné à mon état de nerfs, j'ai l'impression que mes plaies me font plus mal que d'habitude. Sauf que je préfère crever que de l'admettre.

Je la retrouve dans sa cuisine, assise sur une chaise, accoudée son plan de travail, un joins pré-roulé aux lèvres. Putain, elle ne se rend pas compte qu'elle est en train de se rendre accro à cette merde ?

— C'était quoi ça ? Siffle-t-elle.

J'ouvre le frigo, fait mine de chercher quelque chose pour me donner une contenance mais surtout décolérer.

— Réponds-moi !

Je ferme la porte, un peu brusque, puis plante mes iris dans les siens.

— Il veut te baiser, Eli. Tout ce qu'il veut, c'est ton cul.

— Et. Alors. ?

— Comment ça, et alors ? Je pointe un doigt dans sa direction. C'est tout ce que ça te fais ?

Ok, moi aussi je hurle maintenant, mais putain, elle me fou en rogne !

— Peut-être que moi aussi j'ai envie de baiser.

Je m'approche dangereusement d'elle, me plante à quelques centimètres, la défiant de dire de la merde.

— T'as envie de coucher avec ce connard ?

Je serre les poings pour cacher les tremblements de mes mains. Et toute cette frustration qui monte en flèche depuis deux semaines. Elle ne doit pas le voir puisqu'elle ose me répondre, l'idiote.

— Peut-être que oui ! Au moins, c'est quelqu'un qui a assez envie de moi pour qui je suis.

— T'as envie de baiser ? Demande-moi, je peux me dévouer à la tâche.

J'abat mes lèvres sur les siennes. Elle m'a mis dans un état que je ne comprends pas. Je glisse mes mains sur ses joues, pourtant, je sens qu'elle ne bouge pas, qu'elle reste immobile et ne me rend pas le baiser.

Je recule pour la regarder sauf qu'au lieu de voir de la stupeur voir de l'embarra, je constate que je l'ai blessé, ses yeux pleins de larmes contenus.

— Je... Eli.

— Tu veux te dévouer à la tâche... tu vois, c'est de ça que je voulais parler. Tu n'en as même pas envie. C'est comme si tu voulais accomplir une basse besogne. Je pensais que tu aurais compris, je... je me trompais.

La déception que je lis dans ses yeux me meurtrit plus que de raison. J'ai merdé, j'ai dit n'importe quoi sous l'effet de la colère. Je... je me sens comme un con.

— Je... Attends Eli !

Elle ne m'écoute pas et file vers le salon, s'empare de sa veste qu'elle avait laissée là, et sort de la maison. Je m'empresse d'aller sur le perron mais elle est déjà loin, longeant le chemin de terre qui mène derrière sa baraque. Alors je l'appelle mais elle dresse son majeur en guise de réponse.

Je passe une main dans mes cheveux, pour chasser l'anxiété qui me gagne, il va bientôt faire nuit, elle s'est barrée toute seule, sans sa caisse, ni son clebs. Bon, elle n'ira pas loin, du moins, je l'espère, mais je sais que si j'essaie de la suivre maintenant, ce sera peine perdu, je la retrouverais pas et je risque de m'écrouler.

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