Chapitre 7... suite

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Eléonore

L'opération s'est bien déroulée, mon patient dort sur ma table à manger, le tensiomètre s'active régulièrement, son cœur bat à un rythme régulier m'informant que tout va bien pour le moment.

A un moment, j'ai cru que le dénommé Billy allait s'effondrer quand j'ai enfin extrait la balle de l'abdomen du prénommé Drake, mon patient.

Apparemment, Billy était vétérinaire mais n'a pas complété son cursus jusqu'à la chirurgie animale. Je ne sais pas comment ça fonctionne dans ce pays, mais soit il a acheté son diplôme, soit il a prétendu l'avoir... je ne vois pas autrement.

Quoiqu'il en soit, je lui ai demandé de rester au chevet de l'endormi et de vérifier ses paramètres vitaux.

Assise avec Seyfer dans ma cuisine à côté de mon plan de travail, je nettoie les quelques coupures qu'il a sur le visage. On dirait qu'il s'est battu avec quelqu'un, mais rien de grave.

Les autres hommes sont dans la maison d'à côté, le fourgon a disparu. Le brun à la coupe courte et au bouc poivre et sel, Lennox, est venu nous rendre visite quand il a été informé que "l'opération" était terminée. Il voulait me remercier d'avoir pris soin de son homme.

Alors ma traduction est peut-être mauvaise, mais soit ils sont en couple, soit Drake travaille pour Lennox. Je n'ai pas voulu demander plus d'éclaircissements, ça ne me regarde pas, mais j'avoue que ça m'a paru étrange qu'il me sorte ça comme ça. Enfin, pour un mec dans son genre... après les gens sont libre de faire ce qu'ils veulent.

Sinon, Falko est moins énervé, je l'ai détaché mais il est à mes pieds et scrute chaque geste du grand blond. Mon chien doit sentir qu'il a peur de lui mais ne démontre aucun signe d'animosité. J'ai même l'impression qu'il aimerait se faire caresser.

— T'étais médecin ?

Je souris. Donc Gale n'a pas balancé à tout le monde mon ancienne profession, un point pour lui pour sa rédemption. Même si à cause de lui j'ai dû de nouveau avoir les mains (gantées) pleines de sang. Pendant un bref instant, je me suis revue deux ans plus tôt...

— Oui.

— Et tu l'es plus ?

J'appuie un peu plus fort ma compresse sur sa lèvre, comme une envie de le punir malgré moi. Quoi, j'ai le droit d'être sadique après qu'on m'a privé de ma soirée Netflix.

— Bien vu Sherlock. Et si ta prochaine question est pourquoi ? Sache que je ne te répondrai pas.

Seyfer hoche la tête en signe de compréhension. Ce gaillard pourrait être impressionnant, il est tellement grand, musclé sans parler de cette grande cicatrice sur le côté droit de son visage. S'il ne m'avait pas dévoilé une peur panique de mon chien, je pense que je serais terrorisée face à lui.

— Je crois qu'il t'aime bien, objecté-je.

— Ça m'étonnerait, tous les clebs me détestent, et le tiens... il ne ressemble pas aux clebs qu'ont les bonnes femmes.

— Rooh, tu dis ça mais demain, vous serez copain comme cochon.

À sa tête, il ne comprend pas mon expression... pourquoi tant de barrière linguistique ? Sûre qu'en français, ça sonne mieux.

Je dépose dans la poubelle les compresses usagées et range le reste. Je suis vannée. L'adrénaline est redescendue, et là, j'ai besoin de dormir, ou d'un verre. Ou peut-être un peu des deux. Le jour va bientôt se lever et j'aimerais grappiller quelques heures de repos.

— C'était impressionnant ce que t'as fait.

Je sonde les iris noirs du blondinet. J'ai tout sauf envie de reconnaissance ou qu'on me mette sur un piédestal, j'ai uniquement appliqué ce que j'ai appris et encore, j'aurais pu faire mieux. Mon père aurait fait mieux... Mon cœur se serre dans ma poitrine à cette idée et davantage quand je pense que la dernière personne dont la vie résidait entre mes mains, était ma mère.

— Je vais aller me coucher, annoncé-je gênée.

— Avec nous dans ta baraque ? s'étonne-t-il.

— Vous comptez me violer ? Alors s'il vous plaît, attendez que je sois réveillée, ça me changera du désert sexuel dans lequel je vis depuis une éternité.

Qu'est-ce qu'il m'a pris de dire ça ? Ai-je réellement parlé à voix haute ?

Un rire tonitruant s'échappe de sa gorge, des perles salées pointent dans le coin de ses yeux. On dirait un vieux son rouillé.

— Je suis fatiguée, j'ai besoin de dormir. Déplie le canapé et relaie toi avec Billy pour vérifier la belle au bois dormant. Ne le déplacez pas et interdiction pour lui de se lever s'il se réveille, OK ?

— OK.

— Bien, bonne nuit les malfrats, ne tuez personnes pendant mon sommeil ! A tout à l'heure.

— Bonne nuit Doc, me répond-il.

Je pars me coucher mais appelle Falko avant de gravir les marches. Ce traître était en train de se frotter contre les cuisses d'un Seyfer statufié.

Je pénètre dans ma chambre, ferme la porte, change de pyjama et me couche avec mon fidèle compagnon. Pas si fidèle puisqu'il fait du charme au grand blond aux allures de boxeur. Je me demande si finalement, je n'aurais pas dû regarder la série avec les bikers vu les blousons de motards qu'ils portaient tous.

Bon, on verra demain pour ce qui est de mes hôtes surprises. J'ai besoin d'au moins une heure de sommeil. Véritablement, je dois être complètement cinglée et inconsciente de laisser autant d'hommes que je ne connais pas squatter ma maison.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant