Chapitre 63

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Drake

Satisfait, je contemple mon œuvre d'art. À ce niveau-là, c'en est bel et bien une. Nu, les genoux défoncés, ce cher Conrad a perdu de sa superbe. Prostré dans un coin de mon atelier, il me tourne le dos me permettant d'admirer sa peau décousue. J'ai pris un malin plaisir a lui découper lentement le tatouage de sa croix gammée qui partait de la base de son cou jusqu'au bas des reins.

J'ai jubilé quand j'ai marqué son épiderme au fer rouge.

Au début, je ne supportais pas son regard débordant de malice, si bien que je lui ai crevé un œil.

Seyfer pense que je me perds dans les affres de ma vengeance.

J'estime que je réalise le nécessaire pour calmer ma soif de sang.

Je le torture un peu plus chaque jour pour panser les plaies sur mon âme.

J'ai longtemps dissimulé cette partie de moi, mais mes frères savent. Je n'ai pas acquis ce titre de Sergent d'Armes en réalisant du crochet. J'ai sué corps et âme et j'ai fait couler le sang, davantage quand c'était mérité.

Et lui... cette merde qui gît sous mes yeux le mérite.

Bientôt, je lui ôterais la vie, mais avant cela, j'attends la cerise sur le gâteau. La seule chose que je ne lui ai pas faite et que je ne me résous pas à faire moi-même.

Mais pour ça, j'ai contacté un ancien camarade que j'ai rencontré à la prison du comté.

Il aime casser des gueules autant qu'il adore défoncer des culs. Surtout des culs de blancs racistes.

Je respire à pleins poumons. L'odeur des solvants imprègne l'air, les prospects, que j'estime pouvoir devenir des Enfoncers, ont bien fait leurs jobs. Je le savais déjà dans la mesure où j'observe mon « pensionnaire » et toutes les personnes qui entrent dans mon repère quand je ne suis pas là.

Mon atelier ressemble plutôt à un abattoir. Carrelé de blanc, une lumière claire en continue pour faire perdre la notion du temps à ceux qui y réside, quelques crochets au plafond, des chaînes à gros maillons reliées aux murs et a des poulies dont l'extrémité porte un collier en métal.

À l'opposé, sur la gauche de la porte d'entrée, deux grandes armoires, l'une contient des armes, des couteaux et différents accessoires de tortures. L'autre a été aménagé pour pouvoir maintenir en vie, désinfecter le captif et nettoyer la chambre.

À voir cet endroit, si immaculé, si impersonnel, on pourrait croire qu'il fait froid. Sauf que je ne tiens pas à ce que mon prisonnier meure d'hypothermie ou d'une contamination. Je fais en sorte qu'une chaleur diffuse soit constante, je veille pour qu'il ne tombe pas malade.

JE déciderais de son trépas, de quand il interviendra et de quelle manière.

En face de la porte, une table de travail est prévue pour mes instruments de torture. Sauf que je vais uniquement jouer avec ses nerfs aujourd'hui. Je vais être « charitable » avec lui, vu ce qui l'attend.

Je prends une des deux chaises pliantes, la dépose au centre de la pièce et m'assois dessus.

Sentant mon regard s'atterrir sur lui, il se retourne comme il peut, sa dépouille déglinguée ne lui permettant plus de faire de grands mouvements.

Mes yeux s'attardent sur ses mains. Il ne lui reste plus que l'index sur sa main droite, le pouce et l'auriculaire sur la gauche.

Tout son corps le fait souffrir. Bien. À certains moments, je me suis demandé si son âme l'avait quitté, son œil hagard, l'expression sans vie. Dans ces cas-là, je ne savoure même plus ma vengeance alors je le laisse.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant