Wild Wolves - Déloyal

Chapitre 3

Drake

Installé dans la Chapelle, j'écoute Lennox, mon Président, faire le rapport de la semaine concernant nos affaires, on n'a pas mal de choses à voir pour la messe du jour.

— Concernant le « Hot Pussy », va falloir revoir la sécurité, quelques filles nous ont rapportés que certains clients voulaient plus qu'une danse sans payer et se sont montrés violents. On a deux danseuses amochées. Elles ne vont pas pouvoir bosser cette semaine.

— Qui ça ? demandé-je.

— Jewel et Sunny.

— Merde, surtout qu'elles ne font pas dans les à-côtés, répondé-je. Qui devait s'occuper de la sécurité ?

— Jordan et Tank.

— Seulement deux Prospects ? m'étonné-je.

Habituellement, on met plus de gars pour s'occuper des filles. Tenir un club de striptease, officieusement une maison de passes, demande des mesures de sécurité plus poussées que deux pauvres gars à peine sortis des jupes de leurs mères.

— On avait le run à Brandfort et personne d'autre pour s'en charger. James et Clay étaient en garde à vue, Loki et Gale sont à Brownville pour l'aménagement de la maison, m'explique Rohgnart. Sans parler des mecs qu'on a envoyés pour l'ouverture du chapitre.

Je tire sur ma clope pour masquer mes nerfs, ça n'aurait jamais dû arriver.

— Qui sont les types ? S'enquiert Seyfer, le nettoyeur du club.

— Deux blancs becs, des traders de passages qui pensaient se payer du bon temps. Riley est sur le coup pour dégoter des infos sur leurs comptes, si tu veux te charger d'eux...

— Je m'en occupe, affirme-t-il.

Seyfer émet un léger ricanement. Quand le nettoyeur a des idées derrière la tête, mieux vaut le laisser à ses envies macabres. A mon avis, il va coller au cul de Riley, notre hacker, pour avoir au plus vite les informations.

— On va revoir les plannings pour les gardes du Hot Pussy, reprend mon Prés', plus de monde et surtout, on refait le portrait du prochain type qui tente quoique ce soit avec les filles. Faut faire passer le message que nos danseuses sont protégées. Personne n'a le droit de les toucher sans en subir les conséquences.

Avec les gars, on frappe sur la table pour manifester notre accord. Si un mec juge qu'il peut forcer une fille ou la battre un soir ou je suis là, il va prendre cher. Pute ou danseuse.

— Pour le transfert des faux billets, on s'est établi à deux passages par mois à la réserve. Ils ont eu quelques merdes avec les nazis et une de leurs fabriques a cramé.

— Putain, faut vraiment qu'on fasse quelque chose avec ces connards ! s'insurge Billy, un des membres.

— Ouais, reprend Lenny, Chayton a perdu cinq gars dans l'incendie.

— On a rien reçu pour le moment ?

— Nope, répond mon Vice-Président, Xander.

C'est bizarre, dans la mesure où on traite avec les Indians, un club de biker allié dont les membres sont tous originaires de leur réserve amérindienne, on aurait dû recevoir une menace de représailles si nous continuons à bosser avec eux. Hors, ce n'est pas le cas.

Pourtant, ça m'arrangerait. Ce ne serait qu'une raison supplémentaire de leur foutre sur la gueule, en tant que Sergent d'Arme, mon rôle est de m'assurer de la sécurité du club et de mon Président.

— Pour les armes ? Je reprends.

— Le deal avec le chapitre de Montréal débute le mois prochain, Jay doit conclure avec leur Road Captain et nous dire ce qu'il en est dans la semaine.