Wild Wolves - Déloyal

Chapitre 40

Attention : Chapitre à caractère choquant

Drake

Je me prépare pour l'expédition punitive de ce soir. Cette fois, tout comme mes frères, j'enfile un gilet pare-balles.

Hier, lorsque ma lionne a quitté la Messe, Lennox nous a expliqué l'utilité de fermer l'armurerie : conserver un approvisionnement, juste au cas où. Nous avons notre propre artillerie avec des armes non identifiables, mais avec la guerre qui se dessine, il vaut mieux avoir une réserve d'urgence.

Aussi, Riley a découvert un entrepôt, a trente minutes du club, où les ariens font du stockage. Le geek a piraté leurs caméras de surveillance et constaté une vigilance constante de cinq nazis. Peut-être plus. A priori, l'ensemble du bâtiment n'était pas équipé.

Puisque Chayton était déjà au QG, ses hommes nous ont rejoints. Nous sommes une quinzaine répartie dans trois fourgons noirs banalisés, armés et sans nos cuirs afin de ne pas dévoiler son appartenance au MC si un badaud nous voit.

Ce qui ne devrait pas arriver.

Avec Jay et Lennox, nous avons étudié les espaces à sécuriser, le trajet à effectuer et les plans de la bâtisse. Chaque équipe a pris un axe différent pour couvrir un point stratégique.

Le positif, ce dépôt est éloigné de la ville, en fin de zone industrielle. Le négatif, un bois protège l'arrière du hangar où des tireurs embusqués peuvent se camoufler.

C'est pourquoi un fourgon va se mettre en retrait et qu'un peloton va passer par le taillis pour éliminer ceux qui pourrait nous piéger et nous donner le feu vert. C'est le groupe composé de Chayton, Seyfer, Clay, Dean et Xander qui s'en charge.

Pour ma part, je suis avec Gale, Lennox, Jason et Craft, à patienter dans une zone suffisamment près pour intervenir rapidement et assez loin pour ne pas paraître suspect.

L'attente, c'est ce qu'il y a de plus chiant, mais le jeu en vaut la chandelle. On va buter du nazi et venger nos frères. Nous en avons assez de subir. Depuis le temps qu'on s'en prend plein la gueule et qu'on passe pour des cons, c'est le moment des représailles.

— Alors, demain on repart avec le Doc, chuchote Craft.

— Chut, nous blâme Gale sur le siège conducteur.

Je fronce les sourcils d'incompréhension. Étant assis à l'arrière, je remarque tout de même l'œillade que m'adresse mon Président dans le rétroviseur.

— C'est sympa, les filles vont être contentes. Et j'espère qu'elle reprendra l'éducation de Bloody-Mary, cette louve est un cauchemar.

— Mais de quoi tu parles ? m'énervé-je.

— Bin, la doc, tu sais ! Chayton a réussi à la convaincre de ne pas rentrer en France et de venir à la réserve.

— Fermez vos gueules, ce n'est pas le moment, gronde Lennox.

Une chape de plomb me tombe sur les épaules. C'est pas comme si j'étais responsable de cette situation. Je le reconnais. J'ai vrillé hier soir quand je l'ai vu avec Seyfer après avoir botté le cul de ce connard. J'ai picolé comme un trou si bien que j'ai laissé ma bécane sur le parking et que c'est Thomas qui m'a ramené avec sa caisse. Même le réveil, ce matin, a été plus compliqué que d'habitude. Je me sentais encore groggy de la veille, le cerveau embrumé.

J'sais pas comment j'ai réussi à baiser Becky. Dans mon crâne, j'étais avec Eli. Plongé dans un délire étrange, où mes gestes ne m'appartenaient plus, ma lionne était enfin à moi. Avec moi. Je me souviens de ces bouffées de chaleur incroyables et de ces putains de visions ou ma Française me laissait l'approcher.