Chapitre 6

1.4K 88 25
                                    

Drake


Ce soir, on a rendez-vous avec Chayton, le Président des Indians, pour récupérer la cargaison de faux billets qu'on va se charger de distiller à travers l'État, via la plupart de nos entreprises mais aussi grâce à un circuit bien huilé qu'on a mis en place : les "Pawn Shop". Dans une société où l'économie est en déclin et où les écarts sociaux se creusent chaque jour un peu plus, on a trouvé un moyen de se faire du blé. Nos enseignes de prêt sur gage pullulent du Maine au Delaware, en passant par la Pennsylvanie et, notre plus grosse source de revenus, New-York. "Smell Like That" est un commerce bien lucratif : nos clients ont besoin d'argent liquide en échange de leurs biens, idéal pour blanchir rapidement notre oseille. L'argent est le nerf de la guerre. Heureusement, il n'a pas d'odeur.

Les zones de fabrication nous sont inconnues. Les Indians se chargent de la conception, nous assurons le reste. Le deal nous convient parfaitement, surtout que l'équipe de Chayton est vraiment douée, même les banques n'y voient que du feu.

Quand j'ai finis en taule, Lennox a vu les dégâts causés par la merde qu'on refourguait sur quelques-uns des gars du club, dont moi, et a proposé - imposé - à la table qu'on arrête le trafic de drogue. Il avait déjà des contacts avec Chayton et c'est comme ça qu'on a forgé une alliance, misant sur les faux billets, bien plus lucratifs et beaucoup moins risqués.

Si, à priori, les débuts de collaboration avec les Indians ont été un peu compliqués, maintenant, ça marche plutôt bien.

J'avoue que je me sens plus serein à l'idée de ne plus avoir à m'approcher de cette merde, même si je suis clean depuis plusieurs années. Un junkie reste un junkie, la tentation reste forte, quoi qu'on en dise.

Avec les gars, on ressent tous cette putain d'adrénaline quand on doit faire un convoi. Ça nous prend aux tripes et nous rend euphorique. Pourtant, on n'oublie jamais qu'on peut y laisser notre peau. Il y a toujours un risque, quel qu'il soit. La faucheuse n'est jamais bien loin.

Je rejoins Gale attablé avec Loki. Ils sont rentré y a un peu plus d'une semaine maintenant. Et, apparemment, ils discutent des petits français qu'ils ont rencontrés dans ce bel paumé. Mon ami d'enfance est dégoûté, lui qui espérait se faire la petite frenchy, s'est fait recaler en beauté.

— Encore à parler des bouffeurs d'escargots ?

— Loki se vante encore. Sa petite infirmière lui a envoyé un petit message sexy avant son retour en France. Rien d'extra.

Je ricane. Gale est juste jaloux. Ce n'est pas le genre de Loki de frimer.

— Elle m'a envoyé une photo d'elle dans l'avion, Thomas l'accompagne apparemment, il avait des affaires urgentes à régler sur Paris.

— Il laisse sa frangine toute seule ? demandé-je surpris.

Il n'a pas peur le mec. Sa sœur est un avion de chasse et il la laisse seule au fin fond de la cambrousse.

— T'inquiète, le clebs mange quiconque s'approche d'elle, grogne Gale.

Mouais, si j'avais une frangine, grande sœur ou pas, je ne la laisserai pas seule, même si elle a un clébard. N'empêche que mon pote tire une tronche de six pieds de long, il fait celui qui n'en à rien cirer mais je connais ce queutard, s'être fait refouler par cette meuf le fait chier et c'est bien fait pour lui.

— Bon, vous avez fini de bavasser les gonzesses ? On a du boulot ce soir.

J'éclate de rire, son ego en a pris pour son grade. Je me lève à mon tour et dépose mon coude sur son épaule.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant