Chapitre 21

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Drake

Il a fallu que je la laisse cinq minutes, à peine, le temps de téléphoner à Lennox et de m'assurer que tout roulait, que personne n'était venu chez MA toubib en notre absence, pour que deux enculés de première lui tombent dessus.

Ils l'ont frappé, bordel. Ils allaient la v...! 

PUTAIN ! Je voulais les massacrer, les éviscérer comme les chiens qu'ils sont. Ces bâtards ne méritaient pas mieux que je les cogne, que je les torture. Putain !!!

Tout était parfait, ma lionne était parfaite et ils ont tout gâché. J'ai tout gâché. Je n'ose même pas jeter un regard sur elle. Elle a vu la bête qui se tapit au fond de moi. Elle a vu la haine qui m'habite quand je ne réponds plus de rien.

J'éteins le moteur de ma bécane et descends pour rentrer au plus vite dans la baraque. Je suis sûr qu'après ça, elle ne voudra plus de moi et me rejettera comme l'ordure qu'elle a pu découvrir ce soir.

— Drake !!

Elle hurle dans mon dos, mais je continue mon chemin. Je mets un pied sur la première marche du perron, que je sens un truc heurter mon dos. Je suis déjà dans une colère noire et elle me jette... une chaussure ?

— Drake ! Tu vas où comme ça ?

— Je me casse ! gueulé-je.

— Quoi ?

Heureusement qu'il n'y a personne dans le coin.

— Je me casse ! J'aurais jamais dû agir comme ça devant toi !

Je préfère partir plutôt qu'elle me jette, je ne mérite pas une femme comme elle. C'est une reine, elle mérite mieux qu'un clébard qui mord et capable du pire.

— Comment ça tu te casses ? C'est quoi cette réaction de connard ?

Je fais un pas vers elle, menaçant. Elle n'a pas peur, elle devrait. Surtout quand je vois l'hématome qui se forme vers son œil droit et la marque rouge sur sa joue opposée. J'aurais dû les buter...

— Tu mérites mieux que ça, Eli, tu mérites un mec bien et c'est pas moi, ça. J'peux pas t'offrir ce dont t'as besoin.

— Je ne mérite pas quoi ? De me sentir en sécurité ? De me sentir protégée ?

— Bien sûr que si et regarde, mais regarde ce soir, putain, tu t'es fait agresser et je n'étais même pas là !

— Pourtant, c'est ce que tu me fais ressentir quand tu dis que je ne te mérite pas, tu me donnes l'impression que je ne mérite pas qu'on me protège et que tu n'aurais pas dû le faire !

Ses poings s'abattent sur ma poitrine et je laisse défouler sa rage contre mon corps. Des larmes coulent de nouveau de ses yeux, son maquillage a déjà de nombreux sillons noirs sur ses joues. Mon cœur hurle de voir son visage abîmé et de savoir que je suis responsable de ça. De cette situation.

— Putain, mais tu comprends vraiment que dalle ! se met-elle à hurler. Tu sais ce que faisait Greg quand un connard venait se frotter contre mon cul dans le métro ? Il me disait, s'il te plaît Eli, serre les dents, c'est un mauvais moment à passer, ou encore, ne fait pas de vague, j'ai pas envie de me prendre une branlée.

J'ai aussi envie d'étrangler ce type. Comment un mec normal peut réagir comme ça quand un connard vient se frotter contre sa femme ?

— A la fin, je prenais ma voiture pour aller au travail, ça me prenait le double du temps mais au moins, je n'avais pas à me sentir minable. Quand j'étais au collège ou au lycée, je n'avais pas d'amis, on s'en prenait à moi et personne ne venait m'aider à part Sonia, et on n'était pas dans le même établissement. Personne n'a jamais fait ce que tu as fait pour moi ce soir, j'ai toujours dû me défendre toute seule !!!

Ma respiration se saccade, je ne comprends pas comment c'est possible, au 21e siècle, que personnes n'agissent contre les humiliations ou les agressions.

— Alors quand tu réagis comme ça, tu me donnes l'impression qu'ils avaient tous raison, que je n'en vaux pas la peine. Ne m'enlève pas ça Drake. S'il te plaît...

Ses larmes continuent de couler mais je les récupère avec mes pouces. Ses magnifiques yeux verts s'ancrent en moi et je sais que je suis foutu. Elle m'a attrapé dans ses filets et je me perds, mon cœur battant la chamade, des émotions tellement fortes que je ne reconnais pas éblouissent mon esprit.

— Tu mérites qu'on se batte pour toi. Tu mérites tellement mieux qu'un mec comme moi. Eli, je ne sais pas où on va, mais je...

Je suis incapable de finir ma phrase. Elle semble aussi perdue que moi. Je dépose un baiser, tendre sur ses lèvres. Il a le goût du sel et des émotions que je ne peux identifier.

Je la porte jusqu'à la maison, nos lèvres scellées dans un baiser doux. Je l'emmène dans notre chambre. Notre chambre.

Je la déshabille lentement, savourant chaque courbe de son corps comme si je le voyais pour la première fois. Comme si c'était la dernière. Je me nourris d'elle, de sa gentillesse, sa bonté. Je prends tout ce qu'elle me donne, m'en abreuve jusqu'à l'ivresse, jusqu'à planer comme un camé. Elle est devenue mon héroïne, la drogue dont j'ai besoin pour vivre.

Je la dépose, telle la reine précieuse qu'elle est devenue pour moi. Mon joyau, mon tout. Je me déshabille à mon tour pour la rejoindre.

Il n'y a aucun empressement dans mes gestes. Aucune lubricité, aucune teinte de luxure qui pouvait caractériser nos ébats passés.

Je m'allonge et pénètre en elle, doucement. Gardant ses yeux rivés dans les miens, je crois fondre, je la vénère tandis qu'elle me cajole de ses baisers m'offrant son corps et son cœur.

Notre relation passe à un autre stade, je le sais, je le sens.

Je lui fais l'amour. Pour la première fois.

Je suis vraiment foutu.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant